Législatives : Ruffenach/Santa, le ticket du Rassemblement

Virginie Ruffenach et Thierry Santa sont les deux candidats choisis par le parti pour se présenter à la députation, les mieux à même « de porter la voix des Calédoniens et de préparer l’avenir ». Cette annonce ne traduit pas une division du camp loyaliste, assure-t-on, mais témoigne d’une envie de débattre.

Virginie Ruffenach pour la première et Thierry Santa pour la deuxième circonscription. Voilà les deux candidats du Rassemblement – LR aux législatives. S’ils ont été désignés, c’est parce qu’ils sont les plus aptes à « faire entendre la voix des Calédoniens sur leurs besoins », affirme Pascal Vittori, président de Tous Calédoniens, qui les soutient.

C’est avec « conviction, mesure de la responsabilité et sens du devoir » que Virginie Ruffenach se lance dans la course, dans un moment où « tout reste à construire » en Nouvelle-Calédonie. Ce mandat national permettra de porter la voix des Calédoniens auprès de l’État, qui doit s’impliquer. « Ce dont on souffre le plus, c’est un problème de crise économique profonde et nous appelons de nos vœux une vraie relance et l’État a un rôle à jouer. »

Proximité

À ses côtés, Thierry Santa, avec qui elle défendra les valeurs « républicaines, océaniennes, chrétiennes et humanistes » du Rassemblement. Les grands principes du parti ne sont pas oubliés : « privilégier l’économie libérale, mais en ayant à l’esprit la lutte contre les inégalités sociales », insiste l’ancien président du gouvernement.

Prochaine étape, le travail de terrain. « On souhaite être des candidats de proximité, proches de la population. C’est la force de nos partis, avec Tous Calédoniens, qui sont implantés sur l’ensemble du territoire, ce qui n’est pas forcément le cas des autres mouvements politiques, notamment non indépendantistes. »

Vie quotidienne

Pendant la campagne, il sera avant tout question de la vie quotidienne des Calédoniens, notamment de la vie chère, mais aussi « de ceux qui sont exclus et qui participent à cette élection », énonce Virginie Ruffenach. « Quelle légitimité donne-t-on à chaque habitant demain, comment construisons-nous une Calédonie unie et réconciliée ? »

L’avenir institutionnel est d’ailleurs écarté des consultations publiques réalisées lors des tables rondes. Un ordre logique à respecter, considère Thierry Santa. « Il faut d’abord connaître les attentes des Calédoniens pour pouvoir ensuite mieux réfléchir à la manière d’organiser les institutions afin d’y répondre. » Le reste suivra, après les échéances nationales. « Il faudra trouver le projet le plus pertinent entre nous, loyalistes, avant de se rendre à la table des négociations avec les indépendantistes et l’État. »

Pas de division

Ces candidatures témoignent-elles d’une scission du camp loyaliste ? Non, affirme Virginie Ruffenach, c’est même le contraire. « Ces élections sont l’occasion de le redynamiser par un vrai débat d’idées avec la population, c’est la diversité des points de vue qui va nourrir et enrichir la famille loyaliste. C’est une opportunité. » L’élue rappelle que le premier tour est un « tour de choix ». Partager les visions permettra de se retrouver ensuite « autour des propositions qui auront été plébiscitées par les Calédoniens ».

Virginie Ruffenach et Thierry Santa ont obtenu l’investiture des Républicains au niveau national. Leurs suppléants ne sont pas encore connus.

 


Qui sont-ils ?

 

Virginie Ruffenach

Alcide Ponga, vice-président du Rassemblement, s’est prêté au jeu des portraits lors de la présentation des deux candidats mercredi matin. Après des études à Nouméa, Virginie Ruffenach s’envole à Strasbourg, où elle décroche un Capes en physique-chimie. « Telle que nous la connaissons, elle devait toujours être parmi les premiers de la classe », plaisante Alcide Ponga. De retour en 1999, elle est en poste au collège Baudoux puis au lycée Lapérouse et s’implique dans la vie associative au sein de Symbiose.

Son investissement en politique date de 2006. Il se renforce l’année suivante lors de la décision du gel du corps électoral. Elle devient conseillère municipale à Nouméa sous Jean Lèques, puis secrétaire générale du Rassemblement et vice-présidente. Sur la liste de l’Avenir en confiance en 2019, elle est élue à la province Sud et au Congrès, où elle est cheffe de groupe. Ses qualités ? « Travailleuse acharnée et sens de l’écoute pour discuter et essayer de comprendre les autres », estime le maire de Kouaoua.

 

Thierry Santa

Il a grandi « entre deux eaux, celles de la Nouvelle-Calédonie et de Tahiti ». S’il passe une partie de son enfance à Thio, c’est à Bordeaux qu’il fait ses études, où il obtient une maîtrise en sciences économiques et un DESS en administration des entreprises. Après un service national en tant que volontaire à l’aide technique au service des finances de la ville de Nouméa, il débute une carrière de fonctionnaire avant de devenir secrétaire général de la ville du Mont-Dore, embauché par Pierre Frogier. Sous son influence et celle d’Éric Gay, entre autres, il entre en politique au sein du Rassemblement, dont il est l’actuel président.

En 2014, il est élu à la province Sud et au Congrès, dont il deviendra le président, ainsi que celui du gouvernement, notamment pendant la crise sanitaire. « Il a les qualités d’un homme sage, très accessible et ouvert, mais qui sait aussi être ferme. Un homme d’expérience », conclut Alcide Ponga.

 

Anne-Claire Pophillat (© A.-C.P.)