Le XV du Pacifique sur le Caillou

Ils sont militaires, joueurs de rugby, tous originaires des îles du Pacifique et sont en Calédonie. Représentations, test-matches, rencontres avec les jeunes, cérémonies, leur mission est de véhiculer les valeurs militaires et celles de leur sport.

L’équipe du XV du Pacifique est arrivée la semaine dernière pour un séjour d’une quinzaine de jours. Leur dernière venue date de 2013. Jacques Guaenere, lui-même ancien joueur et entraîneur du XV, actuellement officier des sports des Fanc (Forces armées de Nouvelle-Calédonie), est un des responsables de ce déplacement. « Le XV du Pacifique est essentiellement venu pour les festivités du 14 Juillet et pour célébrer le centenaire des tirailleurs kanak. Ils viennent rappeler le devoir de mémoire des anciens. »

Ces soldats et sportifs de haut niveau (voir ci dessous) seront donc présents lors du défilé du 14 Juillet à Nouméa. Plus sportivement, ils vont profiter de leur séjour pour aller à la rencontre des autorités, des institutions, en profiter pour contacter les jeunes des quartiers et pour jouer. « Ils sont venus pour poursuivre leur entraînement et pour faire deux test-matches avec la sélection calédonienne de rugby. Si le premier s’est déroulé la semaine dernière à Dumbéa*, le second se jouera ce samedi, au stade de Magenta. Le public est convié », précise Jacques Guaenere.

Des sportifs de haut niveau

La première rencontre du XV du Pacifique remonte en décembre 2004. Chaque année, les joueurs qui sont sélectionnés dans les armées françaises pour faire partie du XV du Pacifique sont repérés par les grands clubs métropolitains comme le Calédonien José Suta, deuxième pilier au stade toulonnais et sélectionné en équipe de France, ou comme l’ADC Jacques Guaenere. « J’ai joué avec le XV à la place de 11, 14 et 15 entre 2003 et 2011 puis j’ai été entraîneur de cette sélection. J’en garde une fierté personnelle. J’ai pu acquérir en tant que joueur une grande expérience et en tant qu’entraîneur, une sacrée expérience de vie. Le XV du Pacifique, ce sont des sportifs de haut niveau mais aussi des militaires. Les deux vont de pair, ce sont les mêmes valeurs. En rugby, on parle de cohésion de groupe, de sacrifice, de contact et de contournement, de projection mentale, tout comme dans l’armée. »

L’image de l’Océanie

Au-delà des matchs, des entraînements et de leur vie de militaire, les joueurs du XV du Pacifique sont les ambassadeurs de la culture océanienne. Quand le XV du Pacifique est rassemblé quelque part, il n’est pas rare de d’abord l’entendre avant de le voir ! C’est en effet en entonnant des chants puissants et mélodieux comme le Tamarii volontaire ou Pokarekare Ana que l’équipe se déplace, où qu’elle se trouve.

Les chants océaniens s’accompagnent de musiques traditionnelles et surtout du haka. « Le haka est le référentiel commun de tous les militaires du XV du Pacifique. Chaque rencontre sportive et cérémonie officielle sont marquées par une démonstration de haka du XV du Pacifique. Cette danse guerrière, particulièrement populaire, impressionne par la puissance et l’énergie qu’elle dégage », précise l’officier des sports. Un haka que vous pourrez observer lors du second test-match du XV du Pacifique ce samedi, à Magenta, à partir de 20 heures.

*La première rencontre a été remportée par les Cagous 25 à 19.

C.S. 


Le XV du Pacifique

Le XV du Pacifique est une sélection nationale militaire française composée de joueurs originaires des îles du Pacifique (Polynésie, Nouvelle-Calédonie, Wallis- et-Futuna) engagés au sein des forces armées et en service dans les unités métropolitaines : armée de terre, marine nationale, armée de l’air et gendarmerie nationale. Cette équipe se réunit plusieurs fois par an, pendant plusieurs jours, au sein d’une unité militaire chaque fois différente, dans le cadre de stages de détection et d’entraînement. La programmation de chacun de ces stages s’articule autour d’entraînements, de cérémonies officielles, d’activités culturelles et spirituelles.

Ses missions

La vie du XV du Pacifique s’appuie sur quatre piliers fondamentaux :

  • la promotion de la pratique du rugby au sein des armées comme en milieu civil ainsi que des valeurs communes à ce sport et à la Défense.
  • le devoir de mémoire en souvenir des Océaniens morts pour la France, plus particulièrement en l’honneur des militaires du Bataillon du Pacifique.
  • le partage de la culture et des traditions ancestrales de l’Océanie auprès des militaires comme auprès des concitoyens français.
  • le renfort du lien cohésif entre les générations de soldats originaires des îles du Pacifique Sud qui ont servi et qui servent en métropole.