Le sucre dans le viseur

© KCU / Science Photo Library via AFP

Nous l’aimons un peu, beaucoup, passionnément et parfois même à la folie. Le sucre, ce produit si réconfortant, peut se transformer en un véritable poison. Le problème, c’est qu’il se trouve partout, même là où on ne le soupçonne pas : plats préparés, jus de fruits, sauces, céréales, etc.

La consommation excessive de ces aliments transformés, combinée avec des sodas, bonbons ou gâteaux, constitue un cocktail explosif pour notre santé. Les maladies qui en découlent se révèlent nombreuses et dramatiques. L’Océanie est l’une des régions avec les taux les plus élevés d’obésité et de diabète de type 2.

La Nouvelle- Calédonie ne déroge pas à la règle : deux adultes sur trois sont en excès de poids (66 %) et près de quatre adultes sur dix sont obèses (38 %), selon les derniers chiffres du baromètre santé. L’obésité infantile est également une préoccupation majeure en matière de santé publique dans le Pacifique. Deux enfants calédoniens sur cinq sont en surcharge pondérale à 12 ans. Fin 2022, le territoire comptait 15 500 diabétiques.

Cette pathologie grève fortement le budget de la santé avec un coût estimé de 7,7 milliards de francs pour les soins courants en 2017. Examiné mardi 21 novembre au Congrès, le projet de loi du pays instituant une taxe sur certains produits alimentaires sucrés vise à envoyer un signal à la population. L’idée étant de les inciter « à un comportement plus protecteur de leur santé ».

Dans le même temps, elle incite les producteurs à diminuer la quantité de sucre intégré à leurs recettes. Ce type de taxe a déjà été instauré dans plusieurs pays, dont l’Hexagone en 2012. Elle apparaît pour le gouvernement comme « un instrument pertinent ».

E.B.