Le rugby forme ses futurs cadres

Dans le cadre du projet Campus 2023 initié en Métropole, la ligue calédonienne de rugby a recruté 12 jeunes qui suivront une formation rémunérée jusque fin 2023. Ils pourront participer à l’organisation de la Coupe du monde de rugby en 2023 et exercer un métier dans la gestion des associations. Rentrée prévue en septembre 2022.

En octobre 2023 se tiendra en France la Coupe du monde de rugby. La Fédération française anticipe pour éviter de revivre ce qui s’est passé en 2007. Il y avait eu un effet « Coupe du monde » avec un afflux de milliers de nouveaux licenciés, que les clubs ont parfois eu du mal à accueillir ou à garder. Cette fois, la solution est de former des apprentis dont le rôle immédiat sera de gérer cet effet.

Pour accompagner cette future génération de professionnels du sport, mais aussi du tourisme et de la sécurité événementielle, il a été décidé de créer un GIP Campus 2023, un centre de formation pour deux promotions et un diplôme. Ainsi, « plus de 2023 jeunes » de 18 à 30 ans, en contrat d’alternance en Métropole et en outre-mer, auront la chance de participer à l’organisation du Mondial pour se former.

12 futurs administrateurs

En Nouvelle-Calédonie, le comité de rugby a saisi le ballon au rebond et adhéré au projet pour un parcours en alternance dans le sport. « Nous avions quatre mois pour recruter et nous avons reçu 60 candidatures dont 30 éligibles », explique Patrick Navarro, trésorier adjoint, en charge de la mission partenariat mécénat.

Après une phase d’information lancée en avril 2022, Campus 2023 est entré dans la phase de recrutement. Des entretiens préalables ont été effectués, de mai à juillet, par le groupe Proman, recruteur officiel de la Coupe du monde. Aujourd’hui, la promotion calédonienne est constituée de 12 recrues, dont 4 filles.

« C’est une opportunité pour ces titulaires d’un bac +2, car ils auront une licence administrateur de structure sportive. Ils pourront aussi être secrétaire général de club ou directeur de site, ajoute Patrick Navarro. Ils sont financièrement pris en charge par le GIP. Les jeunes seront accueillis par le CFA AFBTP pour la partie théorique et pour la partie apprentissage, dans des clubs. »

Du bénévolat à la profession

À l’issue du Campus 2023, les futurs apprentis espèrent un avenir professionnel meilleur ou la concrétisation d’un projet. « J’ai postulé, car je n’ai que des petits contrats en comptabilité. J’espère une offre, juste après la formation », confie un des jeunes. Lilou de Bourail, formée dans le social, souhaite se réorienter. Recrutée par le GESLS en tant que service civique, elle aime travailler dans le sport. « Avec un éducateur sportif, je développais des actions, je créais des événements, j’encadrais des ateliers au collège, dans les tribus, au village et pour tous les publics. Puis, le dirigeant du club de rugby m’a parlé de la formation. (…) Ça tombe bien parce que Bourail souhaite relancer le sport. »

Pour Layne, inscrit à la ligue de la montagne et de l’escalade où il travaille depuis un an en tant qu’agent polyvalent, le projet Campus 2023 tombe aussi à point nommé. « C’est un ami qui m’en a parlé. J’ai toujours voulu travailler dans le sport, mais il fallait toujours partir. Et je ne voulais ni faire Staps, ni être sportif de haut de niveau. À la ligue, je vois ce qu’est le métier d’administrateur : manager, gérer les événements, s’occuper des moniteurs, rechercher des sponsors et ça me plaît. Avec cette formation, je vais en découvrir davantage. » Et Sylvia, qui a toujours été dans des clubs sportifs (va’a, volley, karaté), aimerait bien « fonder un club à Boulouparis pour les jeunes, pourquoi pas en volley ».

Marie-Hélène Merlini

Photo : PatNav