Le report de l’obligation vaccinale devant le Congrès vendredi

À la suite de la table ronde sociale organisée samedi matin à la CPS, un consensus a été trouvé entre les groupes politiques, les partenaires sociaux et le Sénat coutumier pour reporter la date d’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale de deux mois. Une délibération est examinée ce vendredi au Congrès.

 

Dans une proposition de délibération commune déposée le lundi 25 octobre, l’Éveil océanien, Calédonie ensemble, l’Avenir en confiance, l’Union nationale pour l’indépendance et l’Union calédonienne demandent le report de l’entrée en vigueur des sanctions (dont une amende de 175 000 francs) prévues dans le cadre de l’obligation vaccinale pour les secteurs dits sensibles du 31 octobre au 31 décembre.

Les élus s’appuient sur les trois indicateurs de suivi de l’évolution de la situation sanitaire. « 75,23 % de la population vaccinable a reçu une dose et 64,98 % ont un schéma complet, le taux d’incidence, qui a atteint un pic de 1 250 cas positifs pour 100 000 habitants sur sept jours glissants est désormais de 165 cas positifs et le nombre de personnes admises en réanimation a baissé à 28. » En conséquence, ils estiment que l’objectif, qui reste d’atteindre un taux de vaccination de 85 %, est envisageable sous peu. Et, « en prenant en compte les 9 500 personnes guéries et donc immunisées, l’immunité collective semble à portée de main ».

« Le pass va s’imposer davantage »

L’autre difficulté importante à laquelle étaient principalement confrontées les entreprises est la mise en place de cette mesure, certains salariés ne voulant pas se faire vacciner. C’est dans ce contexte que la table ronde sociale a été organisée samedi matin, à la CPS.

Louis Mapou s’est montré conscient des enjeux estimant que, au vu des divisions que crée le dispositif de l’obligation vaccinale, il doit être revu, même s’il a porté ses fruits en incitant à la vaccination. « La date du 31 octobre pose des difficultés et la délibération génère des tensions au point de mettre en cause la cohésion interne dans certaines entreprises. Le pass est moins coercitif, mais génère des incompréhensions. Pourtant, prévient le président du gouvernement, il va s’imposer davantage à nous pour tout, travailler, échanger et voyager, comme le prévoient tous les pays du Pacifique. »

Ce sont des outils de protection provisoires, mais il va falloir faire avec, a poursuivi Louis Mapou. Le pass sanitaire, dont l’objet est de permettre l’accès aux activités, a été élargi lundi et devrait l’être à nouveau prochainement aux bars, aux discothèques, etc.

Confinement strict en cas de rebond

Car la crise sanitaire n’est pas terminée. Et le président du gouvernement s’est montré ferme. Il prévient : « Il ne faut pas redonner l’impression que c’est reparti, parce que s’il y a un rebond, je vous le dis tout de suite, c’est confinement strict. Il faut rester concentré et mobilisé pour vacciner la population d’ici la fin de l’année. Cela reste le fil rouge à retenir, on n’est pas sortis de la crise. »

Certes, l’obligation vaccinale est reportée, mais son principe n’est, pour l’instant, pas remis en cause. N’est-ce pas alors simplement décaler le problème ? Si le taux de vaccination de 85 % est atteint à la fin de l’année, l’obligation vaccinale pourrait tomber d’elle-même. L’objectif fixé aura été touché. Dans le cas contraire, sachant que la vaccination baisse, qu’en sera-t-il pour les salariés non vaccinés dans les entreprises ? Les questions concernant un éventuel reclassement, licenciement ou suspension de contrat n’ont toujours pas trouvé de réponses.

Le Congrès doit examiner la délibération proposant le report ce vendredi 29 octobre, à 16 heures.

 

Anne-Claire Pophillat (© A.-C.P.)