Le public consulté pour un plan de gestion de la zone Ramsar

À l’occasion de la Journée mondiale des zones humides, la province Sud lance une consultation publique à propos de la mise en place d’un plan de gestion intégrée des lacs du Grand Sud. L’idée est de définir les objectifs de conservation et des usages que les Calédoniens pourront faire de ce site.

La zone des lacs du Grand Sud est un des joyaux de la biodiversité calédonienne. Le 2 février 2014, 43 970 hectares étaient labellisés « Ramsar », du nom de la ville du nord de l’Iran où a été signée la convention éponyme, le 2 février 1971. L’objectif de ce traité international, ratifié par 169 pays, est d’assurer la conservation des zones humides, en particulier pour protéger l’habitat des oiseaux d’eau. Ce qui protège les sites inscrits à la convention n’est pas tant la convention en elle-même que les plans de gestion qui peuvent être adoptés pour définir les usages permis autour de chaque site.

Après l’inscription, la province Sud s’apprête donc à passer à la phase effective de la conservation. C’est dans cette optique que la collectivité lance une consultation afin de recueillir les avis de la population. Un important travail a toutefois été déjà entrepris depuis l’année dernière. Collectivités, populations locales, associations de protection de l’environnement, scientifiques et acteurs économiques se sont retrouvés au sein d’ateliers afin de définir des actions à mener pour la préservation du site. Des ateliers qui ont pu s’appuyer sur les programmes RESCCUE (restauration des services éco-systémiques e adaptation au changement climatique), financé par l’Agence française de développement, et INTEGRE (initiative des territoires pour la gestion régionale de l’environnement), portée par l’Union européenne et le Fonds français pour l’environnement mondial. Des travaux scientifiques approfondis qui ont permis de définir des grands axes de réflexion mais surtout de mesurer l’importance de la biodiversité.

Concilier les différents usages et la protection d’écosystèmes fragiles

On y trouve des poissons endémiques tels que les Galaxias neocaledonicus, répertoriés dans la liste rouge des espèces menacées de l’UICN. La flore est également particulièrement riche. Le Dacrydium guillaumini, l’un des conifères les plus rares au monde, pousse par exemple uniquement sur les berges de la rivière des Lacs. En plus du vivant, la zone est un réservoir d’eau indispensable aux populations locales.

Mais l’idée de la mise en place du plan de gestion n’est pas de le mettre sous cloche et d’interdire tous les usages. Neuf aires protégées festonnent déjà les lacs du Grand Sud dont le parc provincial de la rivière Bleue, les chutes de la Madeleine ou encore Netcha. Des parcs qui sont le théâtre de nombreuses activités et des hauts lieux du tourisme dans le sud calédonien. En dehors du tourisme, d’autres activités s’inscrivent dans ce périmètre et notamment la sylviculture.

Le plan de gestion devra donc concilier les différents usages des populations et la protection de ces écosystèmes riches et fragiles. La population est donc appelée à donner son avis. Le plan de gestion est consultable sur www.province-sud.nc, onglet « Province Sud », puis à droite, rubrique « consultations publiques » et les Calédoniens ont jusqu’au 15 mars pour donner leur avis. Les dates de permanences du commissaire enquêteur y sont également précisées.