Le patronat se met en ordre de bataille

Le Medef-NC comme la CPME-NC comptent bien se faire entendre des responsables politiques. Au-delà de la question institutionnelle, ce sont les conséquences sur l’économie qui intéressent les mouvements patronaux.

Alors que le gouvernement est encore plongé dans d’interminables atermoiements, les chefs d’entreprise se mettent en ordre de bataille. Si chacun d’entre eux a individuellement son opinion sur la question de l’avenir institutionnel, c’est bien sur les questions économiques que les mouvements représentatifs du patronat veulent faire entendre leurs voix.

C’est le cas du Medef-NC qui, à l’occasion de sa dernière assemblée générale, a procédé à une modification de statuts, la troisième en dix ans. L’idée était de fluidifier la prise de décision à la tête du mouvement. Face aux défis à venir, les responsables ont estimé que la présidence collégiale ne permettait pas de régir suffisamment rapidement, en particulier aux propositions mises sur la table par les partis politiques. Si le mouvement ne compte pas s’engager en politique, il compte bien faire valoir ses intérêts dans les décisions à venir. Un rôle d’autant plus important que l’avenir de la situation économique du territoire reste incertain.

De la même manière, après huit semaines sans gouvernement, la CPME-NC a décidé de diffuser une série de propositions « en faveur de l’entreprenariat, des entreprises et du développement économique ». La confédération a déjà mis sur la table deux propositions à commencer par celle de reconnaître les très petites entreprises et les petites et moyennes entreprises comme les moteurs de la croissance économique calédonienne. Une reconnaissance qui doit se traduire par une adaptation de la législation aux besoins de ces TPE-PME.

La deuxième proposition consiste à faciliter le financement de ces entreprises. La CPME-NC souhaite notamment que les établissements bancaires soient poussés à ouvrir plus largement les financements à taux bonifiés, à l’instar des dispositifs tels que le prêt d’aide à l’investissement ou la réescompte. Il est également proposé que la garantie de l’AFD, consentie à des prêts visant à l’investissement via le Sogefom, soit utilisée de manière plus importante. D’autres pistes plus innovantes sont également envisagées comme le fait d’encourager l’investissement des personnes physiques calédoniennes qui nécessiterait des aménagements réglementaires, voire la reconnaissance d’utilité publique du financement participatif. Si les patrons sont prêts, il ne manque plus qu’un interlocuteur du côté institutionnel. Reste à voir si les élus seront suffisamment matures pour en finir avec leurs querelles politiques.