Le festival qui « ouvre l’esprit des enfants »

Hélène Singer organise le festival, dont c’est la 15e édition cette année. Sa fréquentation, avant le Covid, ne cessait d’augmenter, jusqu’à atteindre 8 000 entrées. © A.-C.P.

Du 6 au 14 octobre au Rex, à Nouméa, puis dans quatre communes du territoire pour la première fois, le festival La 1ère séance présente près d’une vingtaine de films jeunesse destinés, entre autres, à « développer l’œil » des enfants en leur offrant la possibilité de visionner des images du monde entier.

♦ ÉDUQUER À L’IMAGE

Le festival La 1ère séance met à l’honneur le cinéma jeunesse avec des projections adaptées à un public à partir de 3 ans : courts métrages, longs métrages d’animation et en personnages réels, documentaire, production calédonienne et classiques, à un tarif unique et attractif, 200 francs la place.

Et à destination de toute la famille. « Le film jeunesse s’adresse à tout le monde », affirme Hélène Singer, programmatrice et coordinatrice. Il peut tout aborder, du moment que c’est adapté. « On a déjà traité le deuil, la maladie, le handicap, etc. Ils sont en capacité de comprendre. La seule différence, c’est qu’il faut une note d’espoir à la fin, une petite morale, de la justice. »

Organisé par l’association Jeunes et Toiles, sa principale mission est d’éduquer à l’image. La médiation, l’échange prennent également de plus en plus de place. « Consommer un film ne suffit pas, souligne Hélène Singer. On se rend compte que des choses peuvent ne pas être comprises, qu’il y a des questions. »

♦ « SE CONFRONTER À D’AUTRES CULTURES »

« C’est un enjeu. On est plongé dans l’image en permanence, il faut développer un esprit critique et aussi son œil, en ayant autre chose que ce qui est proposé par la culture dominante. » Les films retenus proviennent du Canada, du Brésil, de la Suède, de la Russie, de la Corée du Sud, du Danemark… De quoi découvrir différentes façons de réaliser et de raconter des histoires. Et aussi d’amener vers l’autre, permettant ainsi de mieux le comprendre. « Dans le vivre ensemble, c’est important de se confronter à d’autres cultures. » Hélène Singer incite à diversifier le registre. « Les Pixar c’est bien, mais il ne faut pas voir que ça. C’est un moyen d’ouvrir son esprit. »

Et cette année, le festival s’ouvre à l’ensemble du territoire. Il se rend au Mont-Dore, à Ouvéa, Thio et La Foa pour des formules gratuites. L’an prochain, cela devrait être au tour de Koné. « Cela nous paraît logique de se rendre dans d’autres communes, maintenant que le festival est bien ancré sur Nouméa. »

♦ LA SÉLECTION

Pour les courts métrages, Hélène Singer travaille avec un réseau de distributeurs spécialisés qui fabriquent ses programmes. Pour les autres séances, l’organisatrice épluche les catalogues, regarde ce qui se fait ailleurs, comme au Festival international du film d’animation d’Annecy. « Je commence les repérages dès les mois de février et mars. » Le plus difficile à dénicher ? Les longs métrages en personnages réels. Souvent projetés dans les festivals, ils ne sont pas beaucoup distribués. Or, ils sont aussi une façon de dire aux parents « qu’on n’est pas obligé de montrer seulement de l’animation à ses enfants, il y a d’autres choses ».

Une place est toujours réservée aux classiques avec, pour cette édition, un burlesque (Vive le sport), un film culte (Sabrina avec Audrey Hepburn), et The Mask avec Jim Carrey, que les parents ont connu enfants. Muet, noir et blanc, passage à la couleur, de quoi voir évoluer les techniques dans l’histoire du cinéma et présenter aux jeunes ce que leurs parents ou grands-parents ont vu à leur âge. « C’est un moment de partage d’émotions. C’est chouette aussi pour eux de voir leurs parents retomber en enfance et leur raconter leurs souvenirs. »

♦ ATELIERS ET CONCOURS STOP MOTION

Chaque jour, un atelier est proposé aux festivaliers. Il y a ceux tournés sur l’audiovisuel (coloriage animé, stop motion, incrustation sur fond vert, doublage, reporters, initiation à la bande dessinée), et ceux qui s’appuient sur les thèmes des films. Du stand up avec Maïté en lien avec Comedy Queen, attrape-rêves dans le cadre de Jules au pays d’Asha sur la culture amérindienne, animaux imaginaires et fantastiques, ou encore Do-in pour la gestion des émotions en rapport avec Grosse colère.

L’événement comprend enfin, depuis quatre ans, un concours de stop motion réservé aux moins de 18 ans. « On aimerait les inciter à produire leur création, qu’ils se lancent et fassent eux-mêmes », indique Hélène Singer, qui conseille de réaliser le projet en famille. « C’est une super activité familiale accessible même quand on ne connaît pas, et il existe des applications gratuites. On peut tout animer, les magnets de son frigo, des Lego, des Playmobil, des Barbie, des jouets, etc. En plus, cela canalise les enfants et c’est créatif. » Date de limite de remise des films, le 2 octobre.

Vente des places au Rex Nouméa du mardi 3 au samedi 14 octobre, de midi à 18 heures, et de 14 heures à 18 heures les samedi et dimanche. Inscriptions et renseignements au 75 94 78, ou par mail : la1ereseance@gmail.com. Page Facebook et site internet www.lapremiereseance.nc

EN CHIFFRES

18 programmes de courts et longs métrages du monde entier

52 projections, dont 35 à Nouméa

11 ateliers

200 F la place au Rex

Vendredi 6 octobre, à 18 h 30, séance d’ouverture en plein air au parc urbain de Sainte-Marie avec Le Petit Nicolas.

 

A.-C.P.