Le CNR en ordre de marche

Le dernier-né des partis loyalistes, Calédonie nouvelle et réunie (CNR) a commencé ses réunions publiques. L’occasion d’en savoir un peu plus sur les fondamentaux de cette formation et ses objectifs avec ses cadres.

Le CNR, qui n’a rien à voir avec le Conseil national de la résistance, a été créé en juillet dernier. Son président est Édouard Léoni. Chef de cabinet au gouvernement de 2009 à 2010, puis juriste à la province Sud et docteur en droit public, il s’est depuis ces dernières années impliqué notamment au sein de l’association Nouvelle- Calédonie (ANC). Le mois dernier, il a décidé de créer un nouveau parti : « Nous sommes loyalistes, nos cadres sont issus de la société civile. Mais nous acceptons tout le monde. Nous dépassons les clivages indépendantistes loyalistes, kanak et non kanak. »

Solutionner le quotidien

Pour le nouveau parti qui compte à ce jour plus de 150 adhérents et quelque 500 sympathisants, l’objectif principal est de réunir la population autour de valeurs communes pour résoudre les problématiques du quotidien. « Notre logique est, plutôt que de faire du vent comme d’autres, de nous réunir pour trouver une issue à notre situation économique qui est catastrophique, notre sécurité, notre identité et notre avenir. »

Pour Édouard Léoni, il y a eu trop de laxisme ces dernières années de la part des autorités, ce qui a conduit à la situation actuelle. « Nous ne voulons surtout pas rentrer dans les batailles de pouvoir de certains grands partis. La Calédonie est en train de s’enliser. Il faut en n proposer des élus responsables et compétents qui traitent les sujets du quotidien. »

Cinq axes de travail

La politique menée par le CNR s’oriente autour de cinq grands thèmes qui, selon ses cadres, n’ont pas été traités ou insuffisamment par les élus au pouvoir. « Il s’agit de la réduction de la vie chère, la limitation de l’insécurité, la lutte contre le chômage et l’emploi précaire, l’identité calédonienne dans la Constitution française et l’incertitude après 2019 », selon Édouard Léoni. Le nouveau parti a commencé à constituer des groupes de travail a n d’arriver aux provinciales avec un projet de campagne. « Pour le moment, nous organisons des réunions publiques dans le Grand Nouméa, puis ultérieurement en Brousse pour prendre la température, écouter les Calédoniens. Nous travaillons parallèlement sur ces cinq thèmes qui déboucheront des propositions. »

Le référendum et après

Sur la question du 4 novembre, les cadres du CNR expliquent : « Ce sont les élus d’aujourd’hui qui s’occupent du référendum, mais les Calédoniens savent déjà ce qu’ils veulent. Nous, notre priorité va au-delà, elle va sur la situation économique. Nous faisons campagne contre la vie chère. » Le CNR appelle au non à l’indépendance débouchant « sur un statut rénové au sein de la République. »

Concernant les provinciales, Édouard Léoni confirme que « son parti fait campagne en ce sens ». Et quant à la question d’une association avec un autre groupe en vue d’acquérir des sièges à la province, il indique qu’il « verra en temps voulu, mais qu’il a déjà été approché par de grands partis ».

Enfin, pour les autres points comme la clé de répartition ou la gestion des provinces, le président du CNR précise que des groupes de travail vont se créer pour en parler, mais qu’il est trop tôt. « Certes, il faut tout réviser, la gouvernance, les organigrammes, revoir les tâches et directives des administrations de la Calédonie, il faut réformer le système. Mais auparavant, il faut s’atteler à redonner des moyens pour retrouver la croissance et donc de la confiance aux Calédoniens. »

C.S