La Nouvelle-Calédonie est installée dans le phénomène météorologique El Niño, synonyme de sécheresse. De mai à août, trois records de froid ont été atteint, ce qui est exceptionnel dans le contexte du réchauffement climatique, selon Thomas Abinun, climatologue à Météo France.
« Cela devient de plus en plus rare par les temps qui courent. » Les anomalies ont atteint jusqu’à -3 °C la nuit (Pocquereux). Les moyennes globales ont perdu 1,8 °C en juin, 1,2 °C en août. La fréquence des alizés stables a augmenté de 40 %. Il a plu moins de 30 mm par mois entre mai et juillet, un « déficit énorme » de 74 %, selon le prévisionniste. Il s’agit du deuxième trimestre le plus sec depuis 1955 et aucune région n’a été épargnée. Le phénomène El Niño a donc « démarré fort ».
Heureusement, deux épisodes inespérés de pluies abondantes sont intervenus au mois d’août. Mais ils n’ont pas concerné le nord-ouest du territoire, ni les Loyauté et la situation générale reste déficitaire (-35 % sur quatre mois). « Salvateur mais insuffisant » pour les nappes phréatiques, « la recharge en eau n’est pas complète ».
Météo France prévoit un El Niño modéré ou fort avec un risque accru de sécheresse de septembre à décembre, renforcée par un vent sec qui contribue à l’assèchement du couvert végétal. Conséquences : un impact sur la ressource en eau pour les usages agricoles, la consommation courante, un risque incendie largement démultiplié.
L’organisme prévoit un déficit de pluie de l’ordre de 40 % entre septembre et décembre, avec 30 à 80 mm d’eau par mois. Le phénomène déclinera ensuite. Il prévient néanmoins que le dérèglement climatique pourrait réserver des surprises et que le comportement d’El Niño pourrait être différent cette année.
Chloé Maingourd