La réforme su système de santé adoptée au forceps

C’est une séance chargée et une nouvelle fois animée qui s’est tenue mercredi dernier au Congrès. Les élus devaient se positionner sur cinq projets de loi du pays et quatre délibération dont la réforme du système de santé et le plan Do Kamo.

Les élus ont, certes, validé la réduction d’impôt pour la protection et la sécurisation des commerces, la création de la carte senior et l’indexation du complément retraite de solidarité, mais ils ont surtout adopté la délibération cadre concernant la réforme du système de protection sociale inscrite au plan Do Kamo. Ce texte portant sur la gouvernance de la Cafat n’a pas fait l’unanimité, comme on s’en doute, car même avant l’ouverture des débats, il avait fait l’objet d’une question préalable et d’une motion préjudicielle venant des Républicains calédoniens et toutes deux étaient destinées à reporter son examen. Les deux requêtes de l’opposition ont été bien évidemment rejetées. Le texte a finalement été adopté à la majorité, même si le Rassemblement-LR et les Républicains calédoniens ont voté contre, dénonçant un manque de concertation avec les partenaires sociaux. Le président du gouvernement s’est défendu de ses positions, et on a l’habitude dans ce dossier, en indiquant que l’intersyndicale opposée à cette délibération cadre, ne le serait plus.

« Germain a tout fait pour que la réforme échoue »

Si, de son côté, le Rassemblement-LR, par la voix de Thierry Santa, a tenu à rappeler que « l’urgence était de trouver quatre milliards pour le Ruamm » tout en relevant l’inquiétude des partenaires sociaux sur cette réforme, les Républicains calédoniens n’ont pas mâché leurs mots. En apportant d’autres arguments pour que l’examen de la réforme du système de protection sociale soit reporté.
Les élus du parti ont rappelé qu’ils souhaitaient « que toutes les conditions soient réunies pour que cette réforme rassemble une large adhésion et non une dé ance. Or, nous constatons que le président du gouvernement fait tout pour que cette réforme échoue ». Selon eux, la méthode employée par Philippe Germain a fait ressortir une « absence de concertation et de dialogue » avec les partenaires sociaux, rappelant que « le Conseil du dialogue social (CDS) n’avait pas été saisi, ce qui constitue un manquement au Code du travail (…) et qu’il y avait également eu un non-respect des délais de transmission ».

Les Républicains calédoniens ont également précisé que « le Conseil économique, social et environnemental a émis un avis plus que mitigé », que les administrateurs de la Cafat étaient opposés à ce projet. Pour eux, ce texte a été fait « à la va-vite par le président du gouvernement qui pollue le travail réalisé par Valentine Eurisouké, en charge de la santé au gouvernement, et l’équipe Do Kamo. Germain a tout fait pour que la réforme échoue ».

La réponse du président

Habitués aux manœuvres dilatoire, les élus de Calédonie ensemble ont mis en avant que de nombreuses réunions avaient été organisées ces deux derniers mois. Mais qui dit réunion, ne dit pas forcément entente ou absence d’inquiétude de la part des partenaires, avait aussitôt rétorqué l’opposition. Le dossier est assez important pour qu’ils obtiennent l’aval de tous les acteurs…

Sur ce point, Philippe Germain a donc tenu à revenir cette semaine sur les sévères critiques adressées à son encontre par l’intersyndicale sur la manière dont a été préparée cette délibération cadre sur la gouvernance de la protection sociale. Le président du gouvernement, accusé de « manipuler l’opinion publique », a rappelé que le dossier devait « être traité dans l’urgence vue son importance et que des réunions de concertation avec Valentine Eurisouké avaient été tenues avec l’intersyndicale ». Selon lui, « les divergences de l’intersyndicale ont été prises en compte » et depuis le 17 août, lors de l’examen par le Cese, le représentant de l’intersyndicale a indiqué qu’il ne s’opposerait plus à l’adoption de la délibération « dès lors que nous étions convenus d’un amendement confirmant la consultation des partenaires sociaux, lors de la préparation de chacun des textes issus de la délibération ». Un amendement finalisé quelques jours plus tard.

C.S