La province Sud poursuit sa feuille de route

Le 22 juillet, les élus ont entériné le budget supplémentaire 2021 de la collectivité, axé sur la relance économique. Au programme également, la réforme du dispositif de soutien à la politique publique agricole et la création d’une filière de gestion des médicaments non utilisés ou périmés.

Première délibération adoptée par les élus de la province Sud, le budget supplémentaire 2021, avec une enveloppe d’un peu plus d’1,6 milliard de francs, qui permettra de financer de nouvelles actions de soutien à l’économie tout en maintenant l’équilibre financier de l’institution. Comme l’explique Philippe Blaise, le 1er vice-président de l’institution, « malgré une année éprouvante marquée par un deuxième confinement et le conflit autour du rachat de l’usine du Sud, la province a su et pu proposer avec l’aide de l’État un vrai budget supplémentaire avec des mesures nouvelles qui soutiennent la relance économique et s’attachent à l’humain ».

Maintien de l’investissement

Le budget supplémentaire porte à 54 milliards de francs le programme de dépenses pour cette année. Il permettra de poursuivre les investissements entamés et de lancer de nouveaux projets en matière d’éducation, notamment sur l’illettrisme, l’équipement numérique des écoles, l’amélioration du cadre de vie des habitants des logements sociaux.

Soutien aux communes

La province confirme aussi son soutien aux communes, notamment en matière de sécurité en y attribuant plus d’1,6 milliard de francs. Les fonds doivent servir à l’éclairage public, l’installation de caméras de vidéosurveillance et au soutien à la police municipale pour l’équipement ou encore à l’augmentation des auxiliaires de proximité sur les communes du Grand Nouméa. Visés également, l’amélioration du réseau routier et des déplacements, le financement avec l’État du pont de Thio. Les collèges et les internats dont ceux de la Ddec bénéficient d’1,7 milliard pour leurs travaux de rénovation.

Logement social

Au-delà du soutien porté à la réalisation de chantiers d’insertion supplémentaires, les élus ont confirmé leur volonté d’investir dans le logement social. La province Sud recapitalisera la Sem Agglo à hauteur de 500 millions et dépensera également 200 millions dans la réhabilitation de logements sociaux. Une manière de lutter contre les inégalités et de « poursuivre les efforts en faveur de la relance économique », a précisé Philippe Blaise.

Refonte de la politique agricole

Les élus ont adopté un projet de délibération qui doit marquer un tournant dans la politique publique agricole provinciale. Pour Philippe Blaise, il s’agit d’un « véritable toilettage » du dispositif de soutien de la politique agricole, le Dispap. L’objectif est de réduire le délai de traitement des dossiers, de donner la possibilité aux agents provinciaux de se recentrer sur les conseils techniques aux agriculteurs dans l’optique de développer des pratiques agricoles vertueuses (diversification, rotation de cultures, protection biologique intégrée, réduction des intrants chimiques). L’idée est « d’accompagner les exploitants engagés pour une agriculture intégrée, moderne et de qualité en faveur du consommateur, précise-t-il. C’est un coup de pouce donné au circuit court, c’est- à-dire la mise à disposition de l’agriculture traditionnelle sur les marchés de proximité ». La province entend aider le producteur à valoriser et vendre ses produits directement aux consommateurs, dans le but de proposer des fruits et légumes à des prix raisonnables. « Il s’agira de concilier production, solidité des entreprises et lutte contre la vie chère », conclut l’élu.

Gestion des médicaments non utilisés ou périmés

Les élus ont voté un nouveau dispositif réglementaire basé sur le principe de la responsabilité élargie des producteurs, pour créer une filière de gestion des médicaments non utilisés ou périmés. L’objectif de cette nouvelle filière est de « détourner les médicaments non utilisés des ordures ménagères de l’enfouissement et de déployer un dispositif local de collecte et de traitement de ces déchets sur l’ensemble du territoire provincial », explique Françoise Suve, rapporteure de la commission de l’environnement à la province Sud.

Comme elle le précise, « il n’existe aucun dispositif de gestion des médicaments non utilisés ou périmés, qui sont jetés à la poubelle. Cette situation n’est plus acceptable puisque l’impact environnemental comme pour la santé humaine est extrêmement néfaste ». Et d’ajouter : « Il s’agira ainsi de répondre aux attentes fortes des usagers et de travailler en étroite collaboration avec les officines de pharmacie » ? La province Sud se donne un an pour mettre en place l’organisation et le financement de la collecte et le traitement spécifiques de ces déchets.

Tenues communes confirmées

Les élus ont enfin adopté une délibération concernant la tenue commune dans les écoles primaires. Le sujet avait fait couler beaucoup d’encre, car le prix du pack de vêtements devait augmenter considérablement en raison de l’explosion des cours du coton et du coût du fret maritime. Pour fournir des tenues communes à un prix abordable, et profitant que la délégation de service public arrive à son terme, les élus ont décidé de relancer cette délégation afin de modifier son cahier des charges en tenant compte des contraintes opérationnelles actuelles et de la réalité du marché. L’ambition est de pouvoir fournir dès 2022 de nouvelles tenues à des prix décents.

Aides

Chaque semaine, le bureau de l’assemblée de la province Sud se réunit pour voter des projets de délibération au bénéfice des associations et divers organismes. La semaine dernière, la collectivité a accordé plusieurs subventions aux associations œuvrant dans les secteurs du développement durable, des territoires, de la culture et la protection animale. Le groupement des agriculteurs biologiques (GAB-NC) a reçu une enveloppe de près de 11 millions de francs. Ce syndicat professionnel porte une mission d’intérêt général de développement, préservation et mise en valeur des produits de l’agriculture biologique. Plus de 17 millions doivent servir au financement des infrastructures périphériques du funérarium de la commune de La Foa.

Une subvention de 236 000 francs a par ailleurs été attribuée à l’association OCCE-École Charles- Bichon de Nouméa, lauréate du budget participatif 2021 pour son projet « Limitons le temps sur les écrans ». Cette subvention permet l’acquisition de matériel destiné à une campagne de sensibilisation aux dangers des jeux vidéo et des écrans, ainsi que de recherches de solutions alternatives.

Autre aide a été octroyée à l’UFC-Que choisir à hauteur de 300 000 francs pour son activité de défense des consommateurs ou celle d’un montant d’un million pour la Spanc afin d’améliorer le sort des animaux.

D.P.