La mobilité passe-t-elle la seconde ?

Pour la quatrième année consécutive, la grande majorité des acteurs institutionnels et civils impliqués se regroupe pour relayer la Semaine européenne de la mobilité. Forum, animations et autres actions de sensibilisation ont lieu depuis lundi et jusqu’à dimanche. De l’événementiel traduisant une nouvelle dynamique qui prend toutefois du temps à se mettre en place.
Peut-être que le 4 x 4 a un peu moins la cote mais il reste toujours le véhicule roi en Nouvelle-Calédonie. Le fait que les gens s’équipent de plus en plus de petits véhicules est toutefois le signe d’un changement. Pour le gouvernement, tout comme les services des différentes institutions et les associations qui relayent la Semaine européenne de la mobilité, les choses évoluent, peut-être pas assez vite, mais elles bougent. Toute la semaine jusqu’à dimanche, des animations sont organisées. C’est le vélo, au travers de l’association Droit au vélo, qui a ouvert le bal, dimanche 11 septembre, avec une balade sur les traces du Néobus, de Nouméa au Médipôle. Une action qui se poursuit avec de nombreuses animations et une bourse aux vélos, dans le cadre du Dimanche en modes doux, à l’Anse-Vata, le 18 septembre.
Mais au-delà des divertissements et autres actions de sensibilisation, les enjeux sont de taille. Il est notamment question de santé publique à travers la qualité de l’air ou la lutte contre le surpoids et l’obésité, il en va également d’une plus grande autonomie énergétique, et davantage de sécurité sur les routes.

Une centrale pour tous les regrouper
Si parler de mobilité peut faire sourire les quelques automobilistes empêtrés chaque jour dans les bouchons, il n’en reste pas moins que les choses avancent. Certes, le projet Néobus mettra au total près de dix ans avant de se concrétiser, et la sensibilisation au transport en commun se heurte notamment à un prix élevé par rapport au prix du service (*), même si le coût d’un véhicule reste nettement plus élevé, mais la récente doption du schéma pour la transition énergétique va dans le bon sens. Les grands employeurs, c’est le cas de la province Sud et du CHT, ont lancé des études pour mettre en place des plans de déplacement de leurs salariés.
Au registre des autres idées, le gouvernement a indiqué travailler sur un plafonnement du régime indemnitaire du remboursement des frais kilométriques : au-delà d’une certaine cylindrée, les frais n’augmenteront plus.

Indispensable au développement économique
Plus généralement, le gouvernement organisait, lundi, son quatrième forum de la mobilité et a signé une convention de six ans visant à instaurer une centrale mobilité. L’idée est de favoriser l’intermodalité : on met en place un système qui centralise les informations sur les voyageurs et leurs déplacements. L’analyse de ces données permet d’adapter les transports et notamment de favoriser les transports en commun afin de les utiliser de manière optimale. En d’autres termes, cette centrale aura pour tâche de simplifier et raccourcir au maximum les trajets, en créant une billettique permettant d’acheter un seul billet au même endroit pour aller de chez soi, à Bélep, par exemple, en utilisant différents moyens de transport.
Si l’on a tendance à mettre davantage en avant l’intérêt écologique, la mobilité, qui passe par la route et le développement ou l’entretien du réseau routier, il existe de forts enjeux sociaux et économiques. La qualité des transports conditionne les échanges économiques, et leur accessibilité est un levier d’insertion dans le monde du travail, tout particulièrement pour les populations les moins favorisées.

*Contrairement à ce qui se fait dans de nombreux endroits, la part du financement des collectivités calédoniennes dans le transport est relativement faible (40 %). En 2017, la renégociation des contrats permettra de mettre en place le billet unique entre les différents réseaux, ce qui fera faire quelques économies aux usagers.
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Covoiturage.nc, le Blablacar version calédonienne
Le covoiturage fait désormais partie des solutions soutenues par nos institutions. Après avoir vivoté pendant six ans, l’association NC-covoiturage a désormais le soutien et l’appui financier des collectivités. Signe de sa reconnaissance, elle est également un des partenaires de la centrale mobilité. Ce soutien est
à l’origine du toilettage de son site internet que les internautes ont pu découvrir jeudi dernier. L’environnement de covoiturage.nc est désormais nettement plus convivial et offre davantage de fonctionnalités. Autre grande nouveauté, les utilisateurs pourront payer leur trajet par carte bleue via le site ou, comme auparavant, de la main à la main. Au-delà de l’aspect financier, les collectivités ont commencé à en faire la promotion auprès de leurs agents. Petit détail qui n’en est pas un, contrairement à Blablacar, le service de covoiturage.nc est gratuit.