Julian Lino, tel père, tel fils

À 22 ans, le coureur de l’ACTB a remporté le week-end dernier la 49e édition du Tour Air France de Nouvelle- Calédonie. Il marche ainsi dans les pas de son père, Pascal, coureur pro dans les années 90 qui s’était imposé lors des Six Jours de Nouméa en 1993.

Il s’est fait un prénom… et il y tient. « On le prononce Juliane, pas Julian », reprend de volée le coureur lorsqu’on l’appelle sur le podium pour recevoir son ultime maillot jaune, samedi, au vélodrome de Nouméa. « Mes parents l’ont choisi comme ça et j’y tiens », explique-t-il ensuite dans un franc sourire. Un prénom d’autant plus important que le patronyme Lino était déjà bien connu des passionnés grâce au paternel, Pascal. Vainqueur d’une étape et maillot jaune du Tour de France en 1992, alors qu’il roulait pour la Festina. Mais attention, il ne faut pas croire que c’est Pascal qui a transmis le virus du vélo à son fils. « Il ne m’a jamais forcé à aller dans cette voie, raconte Julian. En fait c’est mon grand-père qui m’a toujours encouragé à faire du vélo. Alors que moi, je faisais du football quand j’étais plus petit. »

Sport passion

Né à Vannes en 1995, il se laisse convaincre. D’abord en VTT, puis commencent les courses sur route dans sa région, en Bretagne, lorsqu’il est encore cadet. Il découvre alors un monde difficile. « C’est un sport passion et mon père m’avait prévenu. Il y a beaucoup de choses à gérer en plus de l’aspect sportif. Mais quand on aime, on ne compte pas. » Son père lui a aussi parlé des bons souvenirs, notamment son passage en Nouvelle-Calédonie, en 1993. « Mon père était venu faire les Six Jours de Nouméa, sur cette piste (du vélodrome de Magenta) justement ! » Alors quand son ami Léo Danès, vainqueur du Tour en 2017, lui propose de rejoindre l’équipe ACTB pour le Tour 2019, Julian Lino n’hésite pas vraiment. « Au début, c’était vraiment du vélo vacances dans ma tête (rires), pose le coureur. Et puis je me suis fait avoir tout de suite à Maré (lors de la première journée, NDLR) et me suis rendu compte qu’il y avait du niveau. Je me suis alors bien remis dedans, puis je me suis pris au jeu quand la forme est revenue et j’ai fini à fond. »

Second souffle

Alors qu’il pensait que tout était perdu, il retrouve un second souffle. « Le passage à Maré était très dépaysant. Mais sur la Grande Terre, j’ai retrouvé une compétition qui ressemblait plus à ce qu’on peut avoir en Métropole et j’étais plus à l’aise. » C’est au terme d’une belle étape au Mont-Dore, la veille de l’arrivée à Nouméa, qu’il récupère le maillot jaune pour ne plus le lâcher. Un joli coup pour celui qui aime s’identifier à Tom Dumoulin ou Bradley Wiggins, « des grands gabarits, qui passent bien les bosses, mais qui sont surtout bons quand il faut rouler ».

Désormais, et après avoir passé deux saisons au sein de l’UC Nantes, il va rejoindre pour la saison 2020 le CC Nogent-sur-Oise, également un club de DN1, plus haut niveau amateurs en Métropole. Pour un jour devenir pro ? « On verra bien ce qui est possible », sourit Julian.


Océane Tessier garde sa couronne

Chez les filles, le suspense n’aura pas été aussi intense que chez les garçons avec, comme l’an dernier, une domination d’Océane Tessier. Pourtant, sur le papier, rien n’était gagné pour la Calédonienne de l’Auber93 qui a connu deux blessures cette saison. Sur les six étapes que comptait cette quatrième édition d’Au Tour d’Elles, la tenante du titre en a remporté cinq, dont l’étape de la mine, au Cap Bocage (Houaïlou). Seule Charlotte Robin (ACLN) a réussi à l’empêcher de réaliser le Grand Chelem en remportant l’avant-dernière étape à Dumbéa. Elle récupère également la deuxième place au classement général devant Céline Hirzel (ASMI).


Classement général final

  1. Lino Julian (ACTB/FRA) en 19:19:51
  2. Couanon Jonathan (Shell Pacific-CMO La Foa/FRA) à 2:11
  3. Eggenberg Ruben (Axial-Entr. Pierre/SUI) à 5:37

  1. Barket Florian (VCC Mont-Dore TTI/NCL) à 9:32
  2. Schuurhuis Rien (Pacific Team/NCL) à 35:15
  3. Schavits David (PAC/NCL 20:07:14 à 47:23
  4. Beukels Benoit (Ouenghi Sports Aventure/NCL) à 1:01:50
  5. Boucher Arnaud (OSA/NCL) à 1:02:52
  6. Benkler Fabien (OSA/NCL) à 1:03:06
  7. Descateaux Christophe (OSA/NCL) à 1:12:15

A.B.