« J’avais un peu l’impression de partir à l’aventure »

Selon les calculs de Thierry, sur l’année 2023, ses panneaux solaires ont suffi à alimenter la batterie de la voiture électrique. Le foyer continue même de revendre de l’énergie à Enercal. (© Y.M.)

Thierry est l’un des premiers automobilistes du territoire à avoir acquis une voiture électrique, il y a trois ans et demi. Un choix que cet habitant de Dumbéa ne regrette absolument pas, tant les avantages sont nombreux à ses yeux.

Thierry passe désormais devant les stations-service avec le sourire. Parce que, dans une autre vie, « je devais souvent m’arrêter à la pompe » pour nourrir le SUV calé sur un coûteux régime de 10 litres de carburant aux 100 kilomètres. De l’histoire ancienne. L’automobiliste de Koutio, à Dumbéa, est l’un des premiers particuliers du territoire à avoir investi dans la mobilité électrique, en 2020. « La préoccupation environnementale » a amené à ce virage.

Déjà, en 2016, la maison familiale se coiffe de panneaux solaires. La capacité est doublée trois ans plus tard. Une visite de l’installateur de ces capteurs photovoltaïques est déterminante. « Il est arrivé chez nous avec un véhicule utilitaire électrique, acheté directement auprès d’un concessionnaire en Métropole », se souvient Thierry, ingénieur en BTP. Les arguments développés durant la discussion aiguisent l’intérêt, et un passage au Salon du 4×4 à Païta finit de le convaincre. Même si « j’avais un peu l’impression de partir à l’aventure ». En route pour un Hyundai Kona, petit SUV électrique de cinq places. Coup de chance, le Dumbéen bénéficie du bonus écologique présenté en Métropole d’une valeur de 7 000 euros, soit 835 000 francs. Ce qui place la voiture à un prix d’achat de 3,7 millions de francs à l’époque. Depuis le premier tour de volant, il y a trois ans et demi, « j’en suis très content ». Le quadragénaire ne voit que des avantages dans cet investissement.

Un câble équipé d’un adaptateur se branche sur une simple prise de courant à 12 ampères et la voiture de Thierry se charge à domicile. (© Y.M.)

Point souvent questionné, sa Hyundai Kona est conçue pour avaler 400 000 kilomètres sans perte avec la batterie lithium-ion et dispose d’une autonomie en électricité équivalente à 350 kilomètres. « Soit, pour moi, une semaine de circulation en ville », calcule ce passionné de nouvelles technologies, qui avait été au départ fortement intéressé par la vidéo d’un constructeur automobile : la recharge à domicile est possible, sur une simple prise de courant, grâce à un câble et un adaptateur pour l’ampérage vendus d’origine avec le véhicule. De fait, sa voiture se recharge dans le garage en fin de journée ou le week-end.

« ASSEZ BLUFFANT »

Comme pour le téléphone portable, une habitude doit être adoptée, « il faut penser au temps de recharge dans l’utilisation de la voiture ». Plusieurs heures chez lui, mais cette durée, hors de la maison, dépend de la prise et de l’ampérage. « Assez bluffant », sa Hyundai Kona récupère dans une descente l’énergie dépensée dans la côte. Le confort de conduite est incomparable, selon Thierry. Au-delà du silence et de la souplesse, ce cadre apprécie la réactivité de la voiture électrique, « l’énergie est tout de suite disponible ».

La donnée financière est importante. Certes, l’investissement de départ n’est pas négligeable, mais les économies sont ensuite réelles, selon l’automobiliste de Dumbéa, surtout quand le foyer est équipé de panneaux solaires. Un calcul est fait : sans disposer de ce matériel photovoltaïque, pour une recharge de la batterie chez soi, au coût actuel de l’électricité, « on fait un plein à 1 400 francs », soit quatre fois moins que la facture de carburant.

Si, dans le cas de cet habitant dumbéen, la prime d’assurance est neutre par rapport à celle de son ancien véhicule thermique, les frais de l’entretien annuel sont très faibles : une révision à 7 000 francs. Sa Kona n’étant pas pourvue d’un filtre à air, d’une boîte de vitesse, d’un radiateur, etc. Thierry et sa famille ont déjà parcouru 32 000 kilomètres sur les routes calédoniennes.

Y.M.