Cinq votes plateformistes en faveur de Germain et l’abstention de Christopher Gyges, donc pas la majorité absolue requise. Comme lors de la dernière élection du 31 août, les cinq indépendantistes n’ont pas tranché.
Cette fois-ci, cependant, le représentant des Républicains calédoniens s’est adressé directement au haut-commissaire de la République, Thierry Lataste, pour bien lui préciser les choses en clair : « Nous ne recherchons ni poste, ni avantage, ni secteur particulier. Rien qu’une discussion d’abord avec les autres élus loyalistes, ensuite avec l’ensemble des membres du gouvernement pour définir les orientations économiques et sociales et la feuille de route pour cette fin de mandature. » Pas grand-chose : une discussion avec Calédonie ensemble ! Et pourtant le niet gomésien s’applique encore.

« Germain bridé, c’est rassurant ! »

C’est pourquoi, Christopher Gyges a exhorté le haut-commissaire à prendre « toute initiative » qu’il jugerait « utile » pour réunir sous sa houlette la majorité non indépendantiste du gouvernement et la faire parler « options économiques… » Dans ce laps de temps, le candidat Calédonie ensemble de la plateforme continuera donc « d’expédier les affaires courantes », selon la formule consacrée. Ni plus, ni moins.

Le quidam semble s’en moquer comme de son premier tricot et les élus du Congrès semblent s’en accommoder, sans émoi particulier. Les milieux économiques, eux, s’en réjouiraient presque… Un patron de PME, croisé par hasard ce jour-là dans les couloirs du gouvernement, lâchait mi-figue mi-raisin : « Pendant ce temps- là, au moins, on ne risque pas d’être surpris soit par un impôt nouveau, soit par une hausse de telle ou telle cotisation. Germain bridé, c’est rassurant ! », ponctuait-il. Goguenard, mais réaliste.

M.Sp.