Futsal : « Je vois un énorme potentiel »

Christophe Benmaza (à d.) aux côtés de Gilles Tavergeux, président de la Fédération, aura pour adjoint Maurice Hamu, qui occupait le poste de sélectionneur depuis le mois d’avril. © FCF

« Faire un coup » lors des qualifications au Mondial début octobre, à Auckland, voilà qui ne déplairait pas au nouveau sélectionneur de la sélection masculine, Christophe Benmaza. Si l’essai est concluant, sa véritable mission sera de structurer le futsal calédonien pour préparer la prochaine campagne, dans quatre ans.

DNC : Vous avez pris les rênes de la sélection début septembre. Quelles sont vos premières impressions ?

Christophe Benmaza : J’arrive avec beaucoup d’enthousiasme et d’énergie, je suis très excité à l’idée de bosser avec les acteurs du futsal. Tout le monde est très passionné, ce sont des gens avec qui je vais pouvoir bien travailler, j’en suis convaincu. Je vois un énorme potentiel, mais il faudra fournir beaucoup de travail pour qu’il donne sa pleine mesure.

Où se situe le potentiel ?

Dans les qualités techniques et athlétiques des joueurs. Il faut, par contre, qu’ils s’acculturent de la philosophie du futsal, qu’ils travaillent tactiquement. L’autre force, ce sont les entraîneurs, les présidents des clubs, les membres de commission de la Fédé, ce sont des amoureux du futsal. L’UNC, qui nous donne les moyens de nous entraîner dans de bonnes conditions. S’appuyer là-dessus, c’est une richesse énorme.

Vous avez été nommé moins d’un mois avant le tournoi de qualification pour le Mondial. Que pouvez-vous apporter dans un temps aussi court ?

Mon premier objectif, c’est d’être convaincant : je veux lancer les gens dans une démarche structurante, dans une vraie dynamique. Deuxièmement, je veux voir de la fierté de représenter son pays. Les résultats seront assujettis à de nombreux paramètres qu’on ne maîtrise pas : la performance des adversaires, les blessures que l’on aura… Mais on doit terminer en étant fiers de ce que l’on aura fait. Enfin, malgré tout, l’objectif est de faire un coup. Sur ce tournoi, on doit être performants. On doit laisser une trace.

Avez-vous défini un objectif en termes de place ?

Non. On va prendre les matchs les uns après les autres. On a dans la poule le premier et le troisième du dernier tournoi qualificatif [les îles Salomon et Tahiti, NDLR]. Donc sur le papier, on est derrière. Mais on a de vraies ressources, on n’est pas n’importe qui, on existe. Si ça se traduit par des performances, on ira en demi-finale avec les dents longues.

Quelle philosophie de jeu apportez-vous de Nantes ?

À Nantes, on était reconnu pour être un club joueur, à dominante très tactique, très bien huilée, avec une grosse conservation de balle, à l’image du jeu à la nantaise de nos voisins du football. C’est ce qui nous a permis de gagner beaucoup de titres ces dernières années, notamment avec les filles (lire ci-dessous). On n’a pas le temps de faire cela tout de suite avec la sélection, mais ça viendra. Dans l’immédiat, il faut qu’on mette en place un plan de jeu efficace, qui s’appuie sur le travail des clubs et de mes prédécesseurs en sélection, et des qualités des joueurs. Ils sont rapides, puissants, et on peut être très fort en transition.

Pour déployer un jeu à la nantaise, combien d’années de travail vous faut-il ?

L’idéal serait de travailler pendant quatre ans, jusqu’à la prochaine campagne de qualification pour la Coupe du monde. Si on travaille bien jusqu’en 2027, on peut viser très haut. Cela passera par davantage de structuration des clubs, des entraînements aboutis chaque semaine, des compétitions relevées tous les week-ends.

Propos recueillis par Gilles Caprais

À Nantes, trois titres en deux ans

L’ancien club de Christophe Benmaza, Nantes Métropole Futsal, a connu d’excellents résultats ces dernières saisons. Les femmes ont remporté la Ligue des champions en 2022 et le championnat de France en 2023. Les hommes ont gagné la Coupe de France en 2022. « Son apport d’expérience sera forcément une plus-value », se réjouit la Fédération calédonienne de football.

Les Salomon, encore et toujours

Il y a quatre ans, à Nouméa, la sélection calédonienne s’était inclinée en demi- finale du tournoi qualificatif pour la Coupe du monde, vaincue à l’Arène du Sud par les Salomon (1-5), qui avaient ensuite remporté la compétition. Les tenants du titre seront dans la poule des Cagous, tout comme Tahiti et les Samoa. Le vainqueur de ce tournoi à huit équipes, qui commencera le 1er octobre à Auckland, disputera le Mondial 2024 en Ouzbékistan.