Fin des motifs impérieux mais pas de la septaine

La levée des motifs impérieux a été rendue publique en fin de semaine dernière hors de toute communication officielle. Un sujet qui est pourtant au centre des préoccupations des Calédoniens depuis mars 2020.

 

Le haut-commissaire Patrice Faure a annoncé la fin des motifs impérieux aux responsables politiques calédoniens dans un courrier en date du vendredi 29 octobre. Rendue publique dans la foulée, l’information s’est rapidement propagée sans qu’aucune communication officielle n’ait été faite sur un sujet.

Le décret officialisant cette annonce, qui est entré en vigueur samedi 30 octobre, vient de paraître. Il indique que cette mesure de régulation n’est plus justifiée. « Les taux d’incidence observés démontrent que le risque de contamination est plus élevé localement et que la levée des restrictions n’entraîne aucun risque sanitaire nouveau. » En outre, est-il précisé, un décret du 17 septembre a imposé une obligation vaccinale à tout voyageur souhaitant se rendre sur le territoire. En revanche, le motif impérieux est maintenu pour les personnes non vaccinées qui voyagent au départ de la Nouvelle-Calédonie vers le reste du territoire national.

De quoi se réjouir ?

Si les motifs impérieux sont bien levés, le ciel calédonien n’est, pour l’instant, pas rouvert, les vols internationaux sont suspendus depuis mars 2020, et sa fermeture est prévue jusqu’au 31 décembre. Gilbert Tyuienon, porte-parole du gouvernement, déclarait cependant, dans le JT de NC La 1ère dimanche soir, que « le gouvernement avait enclenché des discussions » sur le sujet avec les pays voisins. « Il se tient à l’écoute de cette question de réouverture des frontières, mais elle ne se fera pas au détriment de la santé des Calédoniens. » Mercredi soir, lors d’un direct Facebook sur la page du Rassemblement, Thierry Santa, membre du gouvernement, évoquait une ouverture « de notre ciel au 1er décembre avec une reprise envisagée des vols commerciaux ».

La septaine, elle, n’est toujours pas remise en cause, même si son utilité semble désormais ténue. Le décret stipule que les voyageurs à destination de la Nouvelle-Calédonie doivent s’engager à respecter un isolement de sept jours après leur arrivée et réaliser à l’issue un test de dépistage. Thierry Santa l’a également mentionné, « on maintiendra la septaine ». Dans son courrier, vendredi, Patrice Faure indiquait que cela permettait de « garantir la robustesse de l’équilibre sanitaire actuel ».

 


Confinement strict les deux prochains week-ends

La nouvelle est tombée mercredi en fin d’après-midi via un communiqué de presse. Les week-ends des 6 et 7 et des 13 et 14 novembre, à partir de 14 heures le samedi et jusqu’à 5 heures le lundi, sont sous le joug du confinement strict. L’objectif est toujours le même : limiter le brassage de population, les déplacements et les débordements éventuels.

Pendant le confinement strict, l’attestation de déplacement est obligatoire, la promenade est autorisée dans la limite d’une heure quotidienne et dans un rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile, le couvre-feu est maintenu entre 22 heures et 5 heures, les cultes religieux sont autorisés (avec un siège sur trois, les gestes barrière et la distanciation sociale) et, comme lors des précédents week-ends, la vente d’alcool pourrait être interdite par le haut-commissariat. Le confinement adapté court, pour l’instant, jusqu’au 14 novembre.

 


Imbroglio autour des nakamals

Pensant qu’ils pouvaient rouvrir, des nakamals ont servi des shells aux clients mardi. 

 

Les bars, discothèques, salles de concert et spectacle, les compétitions et évènements sportifs, les rassemblements de plus de 15 personnes ainsi que les nakamals, contrairement à ce qui a été publié dans l’arrêté portant modification des mesures de confinement adapté applicables à compter du mardi 2 novembre, restent fermés. Si l’erreur a été rectifiée par le haut-commissariat dans un nouvel arrêté entré en vigueur mercredi midi, dès mardi, des nakamals avaient ouvert leurs portes aux clients.

 


Le taux d’incidence s’améliore

Alors qu’il stagnait et avait même légèrement remonté ces derniers jours, le taux d’incidence est descendu, ce mercredi, à 128. Il était encore de 177 lundi et de 195 vendredi.

Le nombre de décès dus au Covid s’élève à 267 depuis le 9 septembre. Au total, 11 129 cas positifs sont avérés depuis le 6 septembre, dont 648 actifs, et 10 214 personnes sont considérées comme guéries.

34 patients sont pris en charge en réanimation et 73 sont hospitalisés en unité Covid. Concernant la vaccination, 68,83 % de la population vaccinable et 58,77 % de la population totale ont reçu un schéma vaccinal complet.

 

Anne-Claire Pophillat (© Archives DNC)