Esport : pros et amateurs se battent pour la gloire

Adrien Ductane à la tête de l’association ESNC qui cherche à rassembler les joueurs et les joueuses calédoniens.© B.B.

Quatrième édition de la compétition de jeux vidéo Ligue BCI, du 8 octobre au 10 décembre. L’association Esport New Caledonia (ESNC), qui l’organise, espère fédérer la communauté des joueurs au-delà du cercle restreint des professionnels.

Trente-cinq équipes. Six disciplines. Trois mois. Du 8 octobre au 10 décembre, une centaine de Calédoniens et Calédoniennes vont s’affronter depuis leur salon à travers différents jeux vidéo. La Ligue BCI revient pour une quatrième édition avec un nouveau format cherchant à mélanger « plaisir, amitié et compétition ».

« Au bout de la troisième édition, les joueurs professionnels ont commencé à avoir une renommée, à être craint des joueurs casu (occasionnels, NDLR). Les meilleurs joueurs ont évolué et les autres se sont sentis délaissés », explique Adrien Ductane, président de l’association Esport New Caledonia (ESNC). Une tare à laquelle les organisateurs tentent de remédier.

Des jeux gratuits diamétralement opposés, et moins proposés lors des tournois habituels, ont été choisis. « On a voulu ouvrir à tout le monde. » Les plus créatifs pourront exprimer leurs talents cachés d’architecte en imaginant une maison dans le simulateur de vie Sims 4. « Un vrai agent immobilier et les spectateurs noteront les créations par rapport au thème imposé », précise Adrien Ductane.

Les plus compétiteurs pourront s’adonner à une partie de foot à trois sur Omega Strikers. Les téméraires tenteront de survivre dans les arènes meurtrières des « battle royal » Apex, Fall Guys et Fortnite.

Les compétences et les performances de chacun importent peu, le principal est de participer, insiste ESNC. Les équipes gagnent des points rien qu’en prenant part aux différentes épreuves, en trio ou en solo. « On veut casser la barrière entre casu et pro, martèle Adrien Ductane. En mixant les univers, tout le monde trouve un intérêt et peut se dire qu’il peut lui aussi participer et gagner. » À la fin, un classement départagera bien les meilleures équipes selon leurs résultats avec diverses récompenses à la clef.

PHASE TEST

Le nouveau format servirait autant à dévoiler de potentiels champions qu’à « fédérer » les joueurs et les joueuses du territoire. Certaines rencontres seront rediffusées, en direct ou en différé, sur la chaîne LagoonGamingNC de la plateforme Twitch. Les parties seront commentées par des « casters », l’équivalent vidéoludique des commentateurs sportifs.

Les internautes pourront interagir, discuter, analyser, critiquer… en instantané. « On diffuse pour les joueurs, mais aussi pour tous ceux qui ne participent pas pour faire vivre la communauté. »

Pour la suite, l’ESNC a sa feuille de route en tête. « C’est un peu une beta pour nous », confie Adrien Ductane. Le président de l’ESNC fait référence à ces versions test des jeux-vidéo que les développeurs mettent à disposition avant la sortie officielle pour mesurer leur futur succès. « On veut jauger la participation et l’engouement autour. »

En 2024, l’association espère proposer une ligue sur toute l’année. La finale serait organisée physiquement, sous la forme de ces LAN (« Local arena network » ou réseau local) qui cartonnent dans l’Hexagone et dans le monde entier. Cela a déjà été fait dans des bars de Nouméa.

De véritables pilotes de drift se sont aussi récemment mesurés à des joueurs de simulateur au Mk2 à l’occasion de la sortie du film Gran Turismo. Joueurs et spectateurs réunis au même endroit feraient vivre ensemble cette passion du jeu vidéo.

Brice Bacquet

Promouvoir le sport électronique

Créée en 2018, l’association regroupe huit joueurs semi-professionnels, six streamers (joueurs qui commentent leurs parties en direct) et une vingtaine de bénévoles (régie, monteur vidéo, marketing, événementiel…). ESNC organise des compétitions et des événements autour du jeu vidéo. Elle participe aussi à d’autres rendez-vous culturels ou sportifs, tel que le Week-End Geek, les 13, 14 et 15 octobre. Des partenariats ont été développés avec la France hexagonale. Son objectif est de « cataloguer la Nouvelle- Calédonie sur la map (carte, NDLR) de l’esport », selon les mots de son président Adrien Ductane.

À venir

La Riot Ligue d’ESNC revient à la fin de l’année. Après les arènes de bataille de League of Legends, les joueurs s’affronteront dans les échiquiers revisités de Teamfight Tactics (TFT). Les inscriptions seront ouvertes à tout le monde. Des tournois du jeu de football avec des voitures Rocket League, du jeu de tir Valorant ou de Fortnite seront aussi ponctuellement proposés.