EPLP dénonce les autorisations d’exportation de minerai de Goro et Tiébaghi

La fédération d’associations pour la protection de l’environnement, Ensemble pour la planète, a diffusé un communiqué concernant le projet de texte qui autoriserait Vale NC et la SLN à exporter les minerais des massifs de Goro et de Tiébaghi non transformables par leurs unités de production. La fédération s’interroge notamment sur le monde de demain, que la majorité souhaite plus responsable sur le plan environnemental.

Elle rappelle qu’en 2019, ce sont près de 7,3 millions de tonnes de minerai qui ont été exportées et s’inquiète de ce projet de dérogation permettant l’exportation de minerai des « réserves géographiques » des massifs du Koniambo, de Tiébaghi et de Goro. Selon les prévisions du gouvernement, l’exportation de ces ressources, qui sont pour le moment inexploitées, pourrait représenter un chiffre d’affaires de l’ordre de deux milliards de francs pour les métallurgistes.

EPLP estime que cette mesure, qui pèserait peu dans le PIB de la Nouvelle-Calédonie, tourne autour de 1 000 milliards de francs par an et ne ferait que renforcer la dépendance du territoire au nickel. Selon les travaux d’Olivier Sudrie, le secteur du nickel contribue à hauteur d’environ 2 % du budget du territoire. La fédération en conclut donc que ces exportations nouvelles seront essentiellement au bénéfice des industriels et très peu aux collectivités.

Pour EPLP, le nickel doit contribuer davantage aux finances publiques, notamment du fait qu’il s’agit d’exploitation de ressources non renouvelables avec des conséquences environnementales notables, en particulier sur la ressource en eau. Pour l’association, il conviendrait de revoir la redevance « superficiaire » qui constitue actuellement le seul outil permettant de « taxer » le minerai.

Le collectif s’interroge également sur la possibilité technique de pouvoir transformer les saprolites de Goro dans les fours de la SLN et, inversement, de traiter les latérites de Tiébaghi à l’usine du Sud, mais aussi sur les raisons pour lesquelles ni le comité consultatif des mines, ni le conseil d’administration du Fonds nickel n’ont été sollicités pour apporter leurs avis sur la question.

Le dossier n’est pas encore clos. Il devra passer l’examen des élus du Congrès et certains élus sont farouchement opposés à l’exportation de minerai. C’est le cas de la plupart de ceux de la province Nord qui ont attaqué les autorisations accordées à la SLN pour l’exportation de quatre millions de tonnes. Le tribunal administratif doit rendre une décision ce jeudi. Dans ce contexte, il n’est pas impossible que cette dérogation pourrait faire l’objet de recours si elle devait être adoptée par le Congrès.

M.D.