Deux filles dans le vent à la Côte-Blanche

Elles devaient être trois, mais la blessure de Tuesday-Lou Judd en a décidé autrement. Ce sont donc deux Calédoniennes du top 10 mondial, Océane Lescadieu et Lilou Granier, qui participent cette semaine à la Bureau Vallée Dream Cup, manche finale du circuit mondial, à Nouméa.

« La PWA, c’est fini pour moi ! » sourit Lilou Granier. Du haut de ses 19 ans, elle n’en a pas marre du windsurf, mais elle sait que l’an prochain, il sera temps de mettre sa carrière entre parenthèses pour poursuivre ses études. « Mais je reviendrai peut-être », ajoute-t-elle. La jeune prodige de la planche, actuelle septième du classement mondial, marche ainsi dans les pas de son aînée, Océane Lescadieu.

À 23 ans, cette dernière avait également mis la voile de côté pour passer une licence de biologie à l’Université de Nouvelle-Calédonie. Elle n’est revenue en compétition que l’an dernier et bien différente. « Avec cette pause, j’ai appris à prendre du recul et à voir les choses différemment, concède la rideuse, actuellement cinquième du classement mondial après quatre manches. Je prends les choses comme elles arrivent et j’avance pas à pas. » Ainsi, pas la peine de lui parler des calculs de classement en fonction du résultat de Nouméa.

De son côté, Lilou semble bien plus pressée. « Je sais que si je fais une bonne performance, je pourrai intégrer le top 4, car la manche du Danemark, où j’ai réalisé une grosse contre-performance (23e, NDLR), ne sera pas comptée. » Une « discard » possible, car elle aura participé à cinq manches cette année, de quoi lui permettre de ne pas compter son plus mauvais résultat. Pour Océane, cela pourrait être la première, celle de Marignane, à côté de Marseille. Elle avait alors fini neuvième.

Recherche de sensations

Sportivement, les deux adversaires sont très proches. Si Océane Lescadieu a commencé la voile par le catamaran, au CCN de la Côte- Blanche, Lilou Granier a vogué sur un peu tous les supports lors « des activités extrascolaires du mercredi ». « J’avais 7 ou 8 ans et je voulais faire tout de suite de la planche, se souvient- elle. Je trouvais que ça allait tellement vite ! »

Océane, elle, a suivi son grand frère, « d’abord en catamaran, puis sur une planche, il y a une dizaine d’années, lorsqu’il passe à l’ACPV ». Elle sera rejointe quelques années plus tard par Lilou. Si Océane Lescadieu remporte en 2015 les championnats de Nouvelle-Zélande, puis se met à l’écart pour passer sa licence, Lilou Granier connaît une ascension fulgurante avec de nombreux titres prestigieux, chez les jeunes, notamment en 2017, où elle remporte coup sur coup les championnats d’Europe, du monde, puis de France. Elle participe également à sa deuxième manche de PWA, à Nouméa, où elle se fait remarquer en prenant la quatrième place. La suite ? Personne ne le sait. « On verra où le vent nous portera », résume Lilou, dans un éclat de rire.


Albeau casse le chrono à la Bluescope Race

Hors d’œuvre de la Bureau Vallée Dream Cup, la Bluescope Race offrait un plateau magnifique, dimanche dernier. Avec, dans la catégorie windsurf, des rideurs de la PWA, on s’attendait forcément à du spectacle et les attentes n’ont pas été déçues lors de cette course de 18 km entre le phare Amédée et Nouméa. Sans surprise, c’est Antoine Albeau, détenteur du record de vitesse en planche à voile (98,66 km/h) qui s’est imposé et qui améliore le temps de traversée avec un chrono de 20 minutes et 5 secondes. Le Calédonien Titouan Galéa, sur un kitefoil, prend la deuxième place, à 40 secondes. Chez les dames, c’est Océane Lescadieu qui s’impose en windsurf avec un temps de 24 minutes et 6 secondes. Cette année, 280 participants se sont lancés en va’a, Hobie Cat ou en habitable.


Jeunesse et écologie à la Dream Cup

C’était l’une des demandes de Bureau Vallée, sponsor principal de la Dream Cup : donner encore plus de place à la jeunesse. « Les autres années, les jeunes étaient associés à l’événement, mais pas de façon aussi organisée que cette année, explique Stéphane Bouquillard, membre de l’organisation. Ainsi, tous les jours, des classes viennent sur le site pour assister aux compétitions, mais aussi pour rencontrer les pros. » Des rendez-vous mis en place entre l’organisation et les professeurs de sport des établissements scolaires. Ainsi, mardi, ce sont les élèves de la classe voile du collège Mariotti qui étaient présents à la Côte-Blanche.

Autre aspect extra sportif impulsé cette année, l’écologie. « Trois fois dans la semaine, des conférences données par Sea Shepard sont organisées avec des thèmes comme les requins ou la réduction des déchets plastique », détaille Stéphane Bouquillard. Un rendez-vous qui se tiendra ce jeudi et vendredi vers 16 h 30 au village, à la Côte- Blanche.

A.B.