Desserte maritime : comment sortir de la galère ?

Le Betico 2 vit sans doute ses dernières années. (© A.-C.P.)

Qu’il s’agisse de passagers ou de fret, la desserte maritime, notamment vers les îles Loyauté, n’a cessé de naviguer sur une mer agitée.

En 1991, la Société de développement des îles Loyauté (Sodil), nouvellement créée par la province, a confié à la Société maritime des îles Loyauté l’exploitation du Président Yeiwéné afin de désenclaver les Îles. Une des premières actions fortes née de la provincialisation, le transport étant jusqu’alors effectué par des privés. Ce premier essai sera un échec. Le navire restera sur l’eau seulement deux ans, de 1994 à 1996, date de la mise en liquidation de la SMIL, en raison de pertes financières et problèmes judiciaires, malgré des subventions de la province.

Le Betico 1 prendra la relève en 1999, avant d’être remplacé en 2009 par le Betico 2. Mais les difficultés persistent. La province vient en soutien de SudÎles, détenue à 100 % par la Sodil. Jacques Lalié refuse le projet de Betico 3 présenté en 2022, ne souhaitant plus financer une structure déficitaire, et annonce sa volonté, début janvier, de se rapprocher d’un privé, la Compagnie maritime des îles (CMI), afin d’assurer la desserte, provoquant la colère des 57 salariés, mobilisés pour préserver leur outil de travail. De son côté, la CMI affirme que le ferry mixte fret et passagers Havannah 2, en réflexion depuis cinq ans, n’a pas pour objet de remplacer le Betico.

Sans compter la situation de Tiga, l’île oubliée et coupée du monde, qui n’est plus desservie par le Ieneic depuis août 2022. À l’inverse de Bélep qui reçoit, deux fois par semaine, le Seabreeze, dans le cadre d’un marché public qui arrive à terme en juin. Cela a un coût pour la province Nord. Entre 180 à 200 millions de francs par an. S’y ajoute celui du transport de fret, avec la barge Belema Nenema. Victime d’un incendie en 2022, elle devrait à nouveau être opérationnelle fin février. Des vicissitudes qui refont régulièrement surface.

Déjà en charge du dossier du transport maritime en 2011, à son arrivée au gouvernement, Gilbert Tyuienon compte toujours mettre en place un syndicat mixte chargé d’appliquer un schéma territorial. Le président de la province des Loyauté n’a encore rien signé officiellement. De quoi laisser assez de temps pour trouver une solution ?

A.-C.P.