Concurrence : l’Autorité monte en puissance

L’Autorité de la concurrence a infligé des amendes pour un montant record l’année dernière. Satisfaite de la progression de son activité, Aurélie Zoude-Le Berre compte désormais « assurer la transition » en 2022, qui sera probablement sa dernière année de mandat en tant que présidente.

Son année commence fort. Au mois de janvier, l’Autorité de la concurrence a distribué 63 millions de francs d’amende, dont 54 pour entente sur les prix dans la distribution de matériel agricole. « Les procédures ont abouti et l’activité répressive progresse. On continue de monteren puissance », se satisfait Aurélie Zoude-Le Berre, la présidente, qui ne s’est pas fait uniquement des amis ces derniers temps. Elle ne s’en offusque pas. « C’est normal, les opérateurs économiques n’aiment jamais être sanctionnés. Mais je pense que beaucoup d’autres entreprises sont rassurées par le fait qu’il y ait désormais un véritable arbitre pour faire respecter les règles de la concurrence. » Elle aime à rappeler que, malgré les apparences, l’Autorité en est restée à des sanctions « symboliques ou pédagogiques dans de nombreux cas ».

 

101 Millions d’amende ont été infligés par l’Autorité en 2021, contre 55 l’année précédente.

 

Lutte contre la vie chère

En 2022, l’Autorité fera de nouveau de « la lutte contre la vie chère » sa grande priorité. « Le risque d’inflation est quand même élevé au niveau mondial. Il faut que chacun des acteurs de la chaîne, par le jeu de la concurrence, soit capable d’absorber ce risque inflationniste. » Elle travaillera en particulier sur les pompes funèbres et la santé, deux domaines étudiés en profondeur l’an dernier. « Il y a des pratiques anormales. Elles sont en cours d’examen par le service d’instruction. »

L’enquête sur le secteur aérien, suspendue début 2020, a également repris. Il s’agira de sonder les compagnies aériennes qui voudraient desservir la Calédonie et d’identifier les éventuelles « barrières à l’entrée » du marché.

La présidente de cette Autorité née en 2017 est désormais décidée à « assurer la transition », qui devrait être la dernière année pour trois membres, dont elle-même. « On a bien amorcé la pompe. On a contribué au débat politique, même s’il reste beaucoup à faire pour lever les freins à la concurrence. Il faut maintenant réussir à passer la main. »

 

Gilles Caprais (© G.C.)