Chantier de l’aéroport de Tontouta : la facture s’alourdit

L’affaire du retard du chantier de l’aéroport international de Nouméa-La Tontouta était examinée par le tribunal administratif, vendredi 24 août. Une quinzaine d’entreprises s’estimant lésées demandent 1,7 milliard de francs à la CCI, le maître d’ouvrage. La somme réclamée pourrait toutefois approcher les 350 millions de francs et être partagée avec les maîtres d’œuvre.

Les travaux de rénovation de l’aéroport de la Tontouta avaient créé quelques remous. Ce gros chantier de près de 12 milliards de francs, qui s’était étalé entre 2008 et 2013, avait fait couler beaucoup d’encre, notamment après l’intervention du haut-commissaire de l’époque, Jean-Jacques Brot, dont la formule avait secoué le landerneau calédonien. Le haut fonctionnaire dénonçait des dépenses somptuaires en pleine cérémonie d’inauguration. Mais l’histoire ne s’arrêtera vraisemblablement pas là. Le 25 septembre, le tribunal administratif aura à se prononcer sur les indemnisations des entreprises.

Une quinzaine d’entreprises, s’estimant lésées en raison des retards pris par le chantier, ont attaqué la chambre consulaire, maître d’ouvrage du projet, afin d’obtenir des réparations. Face aux trois ans de retard et au dérapage des coûts, la CCI avait demandé l’application de pénalités de retard aux entreprises. Ces dernières ont contrattaqué estimant que la Chambre avait commis des erreurs et présenté des défaillances dans son exercice du contrôle du marché.

Partage de responsabilité

Les entreprises réclamaient initialement près de 1,7 milliard de francs. Le rapporteur public a très nettement revu ces demandes à la baisse puisqu’il a requis des indemnisations pour un montant global de l’ordre de 350 millions de francs. Le jugement a été mis en délibéré et devrait être rendu le 25 septembre.

La CCI a réagi en rappelant qu’en cas de condamnation avec un appel en garantie de la maîtrise d’œuvre, elle ne serait pas tenue de payer, mais qu’il reviendrait à la maîtrise d’œuvre d’assumer le versement des indemnités ou du moins la partie du montant pour laquelle le tribunal estime qu’elle est responsable. La Chambre souligne que la maîtrise d’œuvre a été appelée en garantie pour 75 % des sommes à payer aux entreprises, autrement dit, selon elle, 75 % des retards et des dépassements sont à imputer au cabinet d’architectes Jacques Rougerie et à la société Egis.

M.D.