Blocage au Sénat coutumier

Les portes du Sénat coutumier sont restées fermées mardi. Une deuxième mobilisation s’est tenue à l’initiative de quelques membres du conseil coutumier Drubea-Kapume dont Raphaël Mapou et rassemblant des coutumiers de plusieurs aires. Ils dénoncent l’affectation de Jean-Luc Mahe au poste de secrétaire général par intérim, alors qu’une décision du tribunal administratif avait avalisé la fin de cette mise à disposition.

Les coutumiers s’insurgent, par ailleurs, de la décision du nouveau président du Sénat, Clément Grochain, « soutenue par six sénateurs sur 16 », de renvoyer les trois membres du cabinet de l’institution : Jean-Yves Nonmoigne, Lydia Nekare-Luewadia et Raphaël Mapou, ce dernier partant pourtant en retraite « très prochainement ». Les manifestants ont dénoncé des « pratiques institutionnelles propres à une république bananière » et s’interrogent sur les intentions du gouvernement dans cette affaire qui déstabilise l’institution depuis des mois.

Le conseil coutumier de l’aire Drubea-Kapume, dans un communiqué de presse signé Justin Gaia, 1er vice-président de l’aire, a, à l’inverse, reconnu la volonté de la nouvelle présidence de ramener la cohésion « pour assurer un fonctionnement harmonieux ». Il estime que ce sont ces quelques individus à l’origine du blocage qui prennent justement le Sénat en otage depuis des années, ce qui explique, dit-il, le « nettoyage institutionnel » opéré par la nouvelle équipe de la présidence.

Le conseil de citer plusieurs arguments à charge contre ce groupe comme l’entrave au bon fonctionnement de l’institution, l’utilisation frauduleuse du logo de l’aire, le non-respect de la hiérarchie au sein du conseil coutumier de l’aire… Il estime, enfin, que la nouvelle présidence est en droit de nommer, même par intérim, les personnes avec qui elle veut travailler.

C.M.