Bientôt des voitures en libre-service ?

Lors du salon Néowatt, qui s’est déroulé la semaine dernière à la Maison des artisans, à Nouville, EEC Engie a présenté son offre « 100 % mobilité durable ». D’abord testée en interne, elle a livré des conclusions intéressantes, laissant entrevoir la création de parcs de véhicules électriques dans nos villes et en libre-service.

Forte de son expérience, la société EEC Engie avait présenté, fin 2016, son offre « 100 % mobilité verte », premier démonstrateur de mobilité électrique en écosystème à destination de flottes de véhicules pour les collectivités ou les entreprises. Plus concrètement, ce dispositif permet aux entreprises de s’équiper d’une voiture 100 % électrique, la Zoé de Renault (voir encadré), de l’associer à une installation photovoltaïque (sur un carport ou une toiture) et d’une borne de recharge installée par Socometra Engie, le tout optimisé par un logiciel de supervision pour la réservation et la mise en partage d’un parc de véhicules.
Si cette initiative est pourtant innovante et attrayante, les entrepreneurs du territoire semblent encore frileux à se lancer dans l’écomobilité et les solutions d’autopartage. Pour rassurer les plus sceptiques, EEC Engie a profité du salon Néowatt pour présenter, lors d’une conférence, les résultats de la phase test de son offre.

Plus pour l’environnement et le portefeuille

Depuis 2012, EEC Engie dispose de véhicules électriques alimentés à partir d’une installation solaire et, ces deux dernières années, elle a mutualisé son parc automobile (14 véhicules dont six électriques) au moyen de son logiciel d’autopartage. « Les résultats de notre solution d’écomobilité sont ceux escomptés, indique Jean- Pierre Nguyen, responsable du pôle clientèle « grands comptes » chez EEC. Compte tenu du contexte calédonien, où il faut impérativement compenser l’énergie électrique par du renouvelable, notre solution d’autopartage nous a permis de réduire notre parc automobile tout en augmentant notre taux d’utilisation jusqu’à 84 % et d’obtenir une baisse de consommation de carburant de 8 % sur deux ans. L’association véhicule électrique- production solaire et autopartage permet ainsi de réduire le plus efficacement la problématique des kWh carbonés. »

Devant les résultats plus qu’encourageants de son produit, EEC Engie envisage dorénavant d’inciter les collectivités du territoire à l’adopter.

Des voitures électriques en libre-service

Comme le Vélib’, vélos en libre-service, à Paris, la Nouvelle-Calédonie pourrait bien, dans un proche avenir, avoir son « autolib’ ». La démarche d’EEC Engie intéresse d’ailleurs le gouvernement, qui avait détaché l’un de ses techniciens à la conférence du distributeur d’électricité. L’objectif est donc aujourd’hui clair, comme le précise Philippe Mehrenberger, directeur général délégué d’EEC Engie : « La transformation vers une mobilité moins émettrice de CO2, moins polluante et plus fluide est aujourd’hui essentielle surtout quand on entend toujours de-ci de-là que nous avons l’électricité la plus chère au monde. En tant que pionnier de la révolution énergétique, Engie considère le transport comme un axe majeur de développement et sa stratégie et veut devenir un leader de la fourniture de solutions de mobilité verte. »

Les responsables d’EEC ont précisé que leur offre pourra être concrètement mise en place dès 2018 dans toutes les collectivités comme dans toutes les entreprises du Caillou qui le souhaitent. Concernant le coût de ce service, ce sera du cas par cas, en fonction de l’équipement, de la flotte de véhicules, des installations, etc.

Espérons que nos décideurs vont enfin transformer les flottes de véhicules des entreprises et des collectivités vers une mobilité moins émettrice de CO2. En attendant les « autolib’ » calédoniennes, ne pourrait-on pas déjà construire des bornes de rechargement photovoltaïques dans nos villes, pour permettre de pouvoir recharger les voitures électriques de ceux qui désirent en acheter ?


La solution 100% mobilité verte

En partenariat avec Renault et Socometra, EEC Engie présente une offre globale d’écomobilité qui comprend : les carports/ombrières et toitures solaires et les bornes de rechargement (Socometra), les véhicules électriques (Renault), un logiciel de supervision pour la réservation et la mise en partage d’un parc de véhicules (Inéo). Si l’offre se fait à la carte, il faut compter près de 4 millions pour une Zoé, 800 000 francs pour une installation photovoltaïque, 50 000 francs pour un kit embarqué et environ
4 000 francs pour un abonnement au site d’autopartage.


Zoé de Renault

La Zoé est la première voiture électrique quatre portes, capable de parcourir 400 km selon le cycle européen, soit 300 km réels. Son rayon d’action s’est vu doublé par rapport à la première génération de la Zoé, présentée en 2012. La batterie lithium-ion de la Zoé n’a pas d’effet mémoire, elle peut donc être rechargée à tout moment, quel que soit le niveau d’autonomie restant. La Zoé se recharge sur une prise domestique ou sur une borne de recharge rapide en seulement quelques heures.

S.Sch