Le récap de l’actualité Asie – Pacifique

Le Premier ministre Narendra Modi, candidat à sa réélection. © Sajjad HUSSAIN / AFP

Début des élections en Inde

Un exercice démocratique d’ampleur a démarré le 19 avril en Inde. Près de 970 millions d’électeurs sont appelés aux urnes, soit près de 10 % de la population mondiale, pour élire 543 députés à la Lok Sabha, la chambre basse du Parlement. Si l’élection est, comme à chaque scrutin, un défi logistique ‒ 1,2 million de bureaux de vote comptabilisant 2 millions de machines à voter seront mobilisés pour l’occasion ‒, le paysage politique n’a lui pas beaucoup changé. Narendra Modi brigue un troisième mandat face au chef du parti du Congrès, Rahul Gandhi.

Le Premier ministre bénéficie d’une très grande popularité due à ses efforts pour « développer l’accès aux toilettes, l’eau courante dans les foyers, la possibilité d’avoir un compte bancaire pour chaque Indien… », relate Milan Vaishnav, spécialiste de l’Inde au sein de la Fondation Carnegie pour la paix internationale, auprès de franceinfo. Ce bilan ne semble pas entaché par une gestion de l’épidémie de Covid-19 critiquée, ayant fait entre 3,2 et 3,7 millions de morts, un chômage des jeunes en hausse et une inflation que le gouvernement ne parvient pas à juguler, rappelle RFI.

La finalité de l’élection ne fait que peu de doute malgré une union des partis d’opposition, juge Le Monde. Le gouvernement a fait geler les comptes bancaires du parti du Congrès, emprisonné des leaders de l’opposition, et les médias sont majoritairement acquis à la cause du président sortant. Cette perspective électorale attise l’inquiétude au sein de la communauté musulmane dont les droits ont fortement reculé ces dernières années. Les résultats devraient être annoncés le 4 juin.


L’Australie met l’Indo-Pacifique au centre de ses préoccupations stratégiques 

Le ministre de la Défense, Richard Marles, à Canberra le 17 avril 2024. © Gouvernement australien

Face à la dégradation du contexte géopolitique en Indo-Pacifique, notamment attribuée aux actions « coercitives » de la Chine envers les Philippines et Taïwan, le gouvernement australien a publié sa nouvelle stratégie de défense le 17 avril. Le ministre de la Défense, Richard Marles, estime que face à la détérioration de la situation régionale, l’Australie doit se tenir prête. Avec un budget pour le secteur de 330 milliards de dollars australiens (près de 24 000 milliards de francs) représentant 2,4 % du PIB, en hausse de 0,3 point de pourcentage par rapport au précédent gouvernement, l’Australie souhaite recentrer ses priorités sur sa région proche. Le pays prévoit de se doter de sous-marins nucléaires à l’horizon 2040, d’investir dans l’élargissement de sa flotte maritime et de se doter de nouveaux systèmes de missiles à longue portée et de précision.


Exercices militaires conjoints avec les Philippines

La frégate Vendémiaire au port de Manille en 2022. © Maria Tan / AFP

Dans le cadre du déploiement annuel de ses moyens militaires en Asie du Sud-Est, la France participe pour la première fois à la 39e édition de l’opération Balikatan (des exercices militaires conjoints entre les États-Unis et les Philippines) menée du 22 avril au 10 mai. Elle couvre tous les terrains, terrestre, aérien, maritime et cyber. La France envoie sa frégate Vendémiaire afin de participer à la phase maritime permettant d’améliorer la cohésion entre les navires participants. Cette mobilisation s’inscrit dans la volonté d’Emmanuel Macron de « chercher à être une puissance partenariale de confiance [dans la région] ».


Résultats partiels de l’élection aux Salomon

Le Premier ministre sortant, Manasseh Sogavare, n’a pas obtenu la majorité absolue au Parlement, rapporte l’AFP. Les résultats partiels attribuent 12 sièges à sa formation politique Our Party alors que 6 sièges sont encore en jeu, sur une majorité à 26. Les négociations pour la formation d’une coalition gouvernementale seront suivies avec intérêt par la communauté internationale, Manasseh Sogavare ayant signé un pacte de sécurité avec la Chine en 2022, permettant l’expansion de son influence dans la région, poursuit l’AFP. Le nom du Premier ministre devrait être connu dans les prochaines semaines.


Premier référendum au Vanuatu

L’inscription des électeurs en vue du tout premier référendum au Vanuatu s’est close le 17 avril. La population est appelée à se prononcer le 29 mai sur une réforme visant à surmonter l’instabilité politique persistante du pays. Le gouvernement propose deux amendements constitutionnels : l’un oblige les députés à démissionner s’ils quittent leur parti, l’autre contraint les élus indépendants à rejoindre un parti sous peine de perdre leur siège. Certains experts doutent de l’efficacité de ces amendements et soulignent les risques potentiels, notamment l’atteinte au processus démocratique et la politisation des postes constitutionnels, rapporte RNZ Pacific.


Une 10e consonne dans l’alphabet tahitien ?

L’académie tahitienne a suscité un vif débat lors d’un séminaire à la Présidence, rapporte Polynésie La 1ère. Près de 200 participants se sont penchés sur la proposition d’inté- grer la lettre “K” dans l’alphabet tahitien. Cette lettre, quotidienne dans l’usage, divise les opinions. Pour certains, son adoption est naturelle, tandis que des académiciens, dont Winston Pukoki, y voient une altération de la langue : « ce n’est plus le tahitien qu’on parle, c’est un néo-paumotu ou un néo-tahitien qu’on est en train de parler ou d’inventer », a-t-il expliqué au micro de la chaîne locale. Le débat n’est pas clos, la décision finale de l’académie est attendue fin mai.

J.-B.V.-D.