Armonie Konhu : « Je ne ressens aucune pression »

Au cours de sa longue carrière en Métropole, Armonie Moone Konhu a notamment évolué à Poitiers et à Quimper. Appelée pour la première fois en sélection en 2005, elle participera à ses quatrièmes Jeux du Pacifique. (© G.C.)

Médaillée d’or en 2019, la volleyeuse partagera, avec le judoka Teva Gouriou et le nageur Ethan Dumesnil, le statut de porte-drapeau aux Jeux de Honiara. Elle envisage cette responsabilité avec la sérénité que lui confèrent son parcours et son naturel extraverti.

DNC : Dès ce week-end, l’équipe de volleyball défendra le titre acquis à Apia, avec une composition profondément remaniée. Comment estimez-vous vos chances de conserver la première place ?

Armonie Konhu : C’est une équipe très différente, effectivement, en raison du décalage des Jeux au mois de novembre. En août, on bénéficie habituellement du renfort de celles qui évoluent en Métropole. On doit notamment se passer de Sabine Haewegene, qui a participé à plusieurs rassemblements de l’équipe de France ces deux dernières années et qui aurait été une arme très importante pour nous, mais aussi de Luawe Tangopi [passée par le club de Nantes, en première division, NDLR].
Mais on a fait un stage de préparation en Nouvelle- Zélande au mois d’octobre, et franchement, le résultat est très rassurant. On a vu une très bonne cohésion des équipes de volleyball de Nouvelle-Calédonie, masculine et féminine. On a produit du sport de qualité, on sait qu’on est capables de belles prestations aux Jeux du Pacifique.

Sur quels points forts l’équipe peut-elle s’appuyer ?

On s’appuiera sur un très bon jeu au centre. La réception est peut-être notre point faible, contrairement à 2019. Cette fois-ci, on se présente avec une équipe plus polyvalente. On va peaufiner notre jeu collectif, et on prendra les matchs les uns après les autres.

Pour votre 4e participation aux Jeux du Pacifique, vous êtes porte-drapeau de la délégation. Comment envisagez-vous ce rôle ?

C’est une grande très fierté, tout d’abord. Je suis très honorée d’avoir été choisie. Je ne ressens aucune pression, parce que le comportement que l’on attend de moi correspond aux valeurs que je porte au quotidien. J’aime aller vers les autres, partager, transmettre ma joie… C’est dans ma nature.

Quelles consignes vous a transmis l’encadrement de la délégation ?

Le message que l’on a reçu, c’est de se concentrer sur sa compétition, mais d’aller donner de l’énergie aux autres compétiteurs dès que l’on a un moment de libre, de renforcer la valeur d’unité qui fait la force de l’équipe de Nouvelle-Calédonie. L’unité aide à se surpasser, comme on l’a vu en 2019 : toute l’équipe était derrière ses volleyeuses, on avait du monde à chaque match, et ça explique en partie le fait qu’on ait remporté cette finale [face à Tahiti, après avoir été mené 2 sets à 1, NDLR].

Quel objectif vous fixez-vous ?

J’aimerais n’avoir aucun regret quant à notre performance sportive. Je sais qu’on a les moyens de faire de belles choses. Et j’espère rentrer enrichie de rencontres, d’émotions, de partage… Et piquer une tête à l’île des Pins en me disant qu’on a tout donné !

Propos recueillis par Gilles Caprais

 

14 JOUEUSES

La sélection comporte trois championnes du Pacifique de 2019 : Armonie Konhu, Sarah Nehoune et Liwenda Manuohalalo, qui seront épaulées cette année par Mélyssandre Eatene, Madeleine Haewegene, Wakalane Ngaiohni, Blanche Nyipie, Pëhmenuë Simane, Lonelzy Sio, Fatima Tuutaane, Beverly Vaoheilala, Jasmina Wahiobe, Orlane Wayaridri et Joyce Xolawawa.

D’ENTRÉE DE JEU

Les volleyeuses entreront dans la compétition dès samedi, avant même la cérémonie d’ouverture. Elles affronteront les équipes de Tuvalu, Fidji et Samoa en matchs de poules. La finale aura lieu le 25 novembre.

HISTORIQUE

En 2019, en s’imposant sur le fil face à Tahiti, les volleyeuses avaient mis un terme à plusieurs décennies de disette. Le dernier sacre aux Jeux du Pacifique remontait à 1987 pour les hommes et 1975 pour les femmes.