« Allez voter ! » Les Voix du Non achèvent leur campagne

Les élus et militants des Voix du Non ont fait le bilan de leur campagne, mardi, en appelant à un vote massif pour un Non « de perspectives ».

Dernière ligne droite dans les rangs des Voix du Non, qui sont mobilisées depuis le 21 octobre, date de reprise de la campagne après le confinement, malgré le contexte très particulier dans lequel intervient ce référendum 2021.

Christopher Gygès, directeur de campagne a rappelé justement les différences majeures par rapport à 2018 et 2020 : un argumentaire pour la première fois basé sur le document de l’État sur les conséquences du Oui et du Non et ses « données factuelles », une crise sanitaire qui a endeuillé les Calédoniens, mais aussi l’importance de bénéficier du soutien d’un grand pays et enfin, bien sûr, l’absence d’adversaire politique. « On ne l’avait pas demandé, ce référendum, rappelle- t-il. Maintenant, on est des démocrates et des Républicains, donc on fera campagne jusqu’au bout et après, on sera là pour construire l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. »

Passer à autre chose

Les Voix du Non avaient prévu une campagne de proximité. Les règles sanitaires n’ont laissé d’autre choix. Ils ont tenu 109 réunions dans les trois provinces, distribué 50 000 tracts et renforcé leur présence sur les réseaux sociaux. « La campagne était possible », arguent-ils. La jeunesse, notamment, s’est mobilisée avec cette « volonté de participer à la construction de la Nouvelle-Calédonie ».

Les inquiétudes des populations portaient principalement « sur la perte de la nationalité française, la sécurité, les allocations, le risque sécuritaire après le référendum », a expliqué Amasio Tautuu, référent pour la communauté wallisienne-et- futunienne et adjoint au maire de Dumbéa.

La tâche a été plus difficile auprès des populations kanak, concède en revanche Marie-Laure Ukeiwë, également conseillère municipale à Dumbéa avec plusieurs obstacles : « l’accès à internet, les craintes de tenir des réunions dans un contexte Covid et celle d’être catalogué non- indépendantiste ».

Mais les militants sont unanimes pour dire que tous les gens rencontrés désirent un vivre ensemble, point sur lequel a insisté le président du Rassemblement, Thierry Santa. « Il y a une volonté exprimée de passer à autre chose, de dépasser ce clivage binaire permanent que nous avons vécu ces trente dernières années et qui a phagocyté la politique calédonienne au détriment d’autres sujets aussi importants de société de la vie quotidienne. Et je pense que c’est aussi une des raisons de la non-participation des indépendantistes qui consiste à contourner l’obstacle pour passer à la suite. »

Rendez-vous avec l’histoire

Des maires, dont Georges Naturel pour Dumbéa, ont insisté pour leur part sur le travail effectué par les communes pour que le référendum se tienne dans des conditions optimales sur le plan organisationnel, sanitaire et sécuritaire. « Nos concitoyens doivent venir par rapport à ce travail important qui a été fait. Venez-vous exprimer. Cette démarche sera la base de ce qu’on voudra faire après », lance le maire de Dumbéa. Dans une tribune 12 maires loyalistes ont appelé les Calédoniens à répondre à ce « rendez-vous avec l’histoire » ce 12 décembre. Ensuite, une nouvelle page pourra s’ouvrir.

Pour les Voix du Non, « il sera temps de construire un véritable projet de société sur la base du choix des Calédoniens de rester dans la France ».

C.M.

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