Décès de Mathilde : les deux suspects placés en détention provisoire

On en sait plus sur les circonstances et les personnes impliquées dans l’accident du 19 août dernier à l’Anse-Vata qui a coûté la vie à la jeune Mathilde Molina, alors 23 ans.

Les deux jeunes garçons d’à peine 18 ans, interpellés jeudi matin, et placés en garde à vue, ont été mis en examen et placés en détention provisoire. Le chauffeur et le passager ont reconnu leur participation dans l’accident a fait savoir le procureur de la République, Alexis Bouroz lors d’une conférence de presse, donnée conjointement avec le directeur de la sécurité publique, Francis Rota.

Les lycéens, de Nouméa (Tina), ont eu ce soir-là « un itinéraire tristement classique » selon le procureur : ils ont passé la soirée à boire, se sont fait livrer de l’alcool, avant une tournée des établissements de nuit. Ils sont ensuite partis vers la Côte Blanche à bord d’une Kia Sorento Blanche puis ont fait demi-tour pour revenir vers l’Anse-Vata où ils ont percuté Mathilde.

Ils affirment ne pas l’avoir vue, ou au tout dernier moment, et estiment qu’ils roulaient à « 50 ou 60 km/heure« . On ne sait pas exactement ce qu’ils ont pu se dire alors mais le fait est qu’ils ne se sont pas arrêtés. Et durant trois mois, ni les appels répétés de la famille de Mathilde, ni l’indignation de l’opinion publique, ne les aura décidé à se rendre.

On sait que des réparations ont été entreprises sur le véhicule. On sait également, comble du comble…. que l’un des deux jeunes a été condamné pour une conduite en état d’ivresse et refus de se soumettre pour des faits intervenus quinze jours après l’accident. Ils auraient donc continué à mener la même vie, à faire les mêmes soirées et selon Francis Rota, « ils n’ont pas exprimé de remords« .

Le travail des enquêteurs va se poursuivre. Il va s’agir maintenant de déterminer avec précision ce qui a pu se passer durant les trois mois qui ont suivi et de savoir qui de leur entourage a eu connaissance des faits et à quel degré. Il semblerait ici que plusieurs personnes soient concernées.

Le conducteur mis en examen pour « homicide involontaire par conducteur auteur d’un délit de fuite » risque 7 ans d’emprisonnement et le passager, mis en examen pour « mise en danger de la vie d’autrui » 5 ans.

L’enquête a été particulièrement difficile a dit Francis Rota avec de nombreuses informations qui ont circulé et beaucoup de recoupements à faire. Une vingtaine de véhicules ont été recherchés, puis 4 ou 5 récupérés. Trois pistes sérieuses ont émergé jusqu’à cette piste finale a précisé le patron de la police nationale. Il aura fallu trois mois d’enquête pour commencer à avoir des réponses. Et il y a encore quelques jours « les enquêteurs n’avaient encore aucune certitude » mais « l’étau s’est resserré« .

Des moyens importants ont été mis en place pour ce dossier « prioritaire », avec une vingtaine d’enquêteurs assignés en permanence, et l’implication des effectifs de la police Nationale, de la police Municipale et l’appui également de la section de recherche de la gendarmerie.

L’instruction devrait durer encore environ six mois, mais les auteurs présumés devraient être jugés en 2017.

Une bien triste affaire et une « succession de vies brisées » comme l’a déploré le procureur Bouroz.