Pour NC Éco, l’urgence est la relance économique

Mercredi, NC Éco a tenu une conférence de presse à l’auditorium de la Chambre de commerce et d’industrie. L’organisation insiste sur l’importance d’apporter, dès maintenant, des réponses politiques aux problématiques économiques concernant les conséquences du référendum. Même au cas où la troisième consultation du 12 décembre serait reportée.

 

Les politiques ont été saisis

NC Éco durcit le ton. Yann Lucien, président de la CPME, David Guyenne, président de la CCI, Mimsy Daly, présidente du Medef, et Xavier Benoist, président de la Finc, étaient réunis, mercredi 27 octobre, à l’auditorium de la CCI. Ces représentants de l’organisation, créée fin 2020 et regroupant les acteurs économiques du pays, attendent depuis des mois des réponses aux questions que se posent les Calédoniens en cas de victoire du Oui ou du Non au référendum.

En août, un courrier avec l’ensemble de ces interrogations a été envoyé aux responsables politiques. « Les questions sont simples : quelle monnaie en 2023, quel financement pour les fonctionnaires dont les 4 600 enseignants ? On a besoin de réponses. Comment aller voter au référendum sans savoir ? », demande Mimsy Daly. À ce jour, seul Générations NC de Nicolas Metzdorf a répondu. « Devant ce mutisme assourdissant, on doit réagir », s’insurge la présidente du Medef.

L’ultimatum est posé

« À défaut de réponses, nous ne pourrons pas construire le projet de société dont nous avons besoin », répète Xavier Benoist. NC Éco promet que le 26 novembre, elle organisera une conférence de presse afin de « dire au Calédoniens » si les politiques ont répondu et, le cas échéant, de présenter leurs avis. « L’absence de réponse vaut réponse, renchérit Mimsy Daly, dans ce cas, nous agirons comme des gestionnaires de risques et nous considérerons que le risque est grand ».

Ne pas entrer dans le débat sur la date du référendum

Alors que les entreprises sont au plus mal suite au troisième confinement, Yann Lucien considère qu’« il est indispensable de maintenir la date du référendum au 12 décembre ». Selon lui, le report du scrutin nuirait à la relance économique. Mimsy Daly tient à relativiser et affirme ne pas vouloir se laisser enfermer par cette question de date. « On considère que cela nous prive de débat et nous empêche de parler des enjeux. Les entreprises ferment maintenant, pas le 13 ou le 14 décembre ».

L’urgence est immédiate

« Nous avons besoin, aujourd’hui, de visibilité, on veut se projeter », martèle l’ensemble des acteurs présents. Selon eux, tous les indicateurs sont au rouge. Que ce soit l’investissement, la création d’emploi, d’entreprise ou l’état des régimes sociaux. « On doit tous se mettre au travail. On n’a même pas de discours de politique générale, j’espère que des pistes pour 2022 vont nous être proposées », note Mimsy Daly en citant, notamment la refonte de la fiscalité.

 


Des chantiers suspendus en attendant

Depuis 2016, le BTP a perdu 40 % de ses salariés, ce qui en fait l’un des secteurs économiques les plus sinistrés du moment. Pour Silvio Pontoni, président de la Fédération calédonienne du BTP, le maintien du référendum au 12 décembre est purement et simplement une question de survie. « Actuellement, des permis ont été déposés pour la construction de villas, les entreprises ont été choisies et lorsqu’on demande à l’architecte pourquoi le projet ne démarre pas, il répond qu’il attend le résultat du référendum », affirme-t-il.

Selon lui, les Calédoniens craignent de devoir engager des fonds propres ou de prendre un crédit si leur projet devait tomber à l’eau. « Il y a aussi des entreprises qui souhaiteraient déménager et ne le font pas, car elles attendent aussi le résultat du référendum. Je ne dis pas que si le référendum a lieu tout ira mieux pour nous, mais ça nous donnerait déjà un peu plus de visibilité. »

 

Virginie Grizon (©V.G.)