La stratégie requin agite le conseil municipal de Nouméa

La problématique a été abordée lors de la séance du jeudi 23 février par l’opposition, qui juge l’action de l’exécutif insuffisante, provoquant des discussions animées.

Quelques jours après la troisième attaque de requin sur le littoral nouméen, la stratégie requin portée par la commune s’est invitée au conseil municipal.

Élu de l’opposition Calédonie ensemble, Jérémie Katidjo-Monnier a interpellé Sonia Lagarde sur sa gestion de la crise. « Votre réponse financière face au risque requin n’est pas à la hauteur : il faut se contenter de 150 millions de francs pour une barrière anti-requin. Il faut mettre en place une vraie politique publique avec des études scientifiques, des moyens de protection, de la sensibilisation, etc. Oui, cela coûte cher, mais ces fonds sont le prix de la vie des Calédoniens, de notre rapport à la mer, du tourisme. »

Réaction indignée dans les rangs de la majorité. « C’est faire de la politique politicienne avec un drame humain », s’est insurgé Marc Zeisel, adjoint en charge des aménagements urbains.

17 SQUALES ABATTUS

Le sujet est revenu sur la table en fin de séance. Les élus ont examiné un des vœux déposés par Emmanuel Bérart, de Généra tions Nouméa, demandant que la stratégie soit présentée aux élus. Mais il ne s’agit pas que de la ville, a rappelé Sonia Lagarde. Elle est aussi « mise en œuvre par le gouvernement et la province Sud. La stratégie émise par le gouvernement Santa n’a jamais été suivie d’effets et la convention vient d’être présentée en collégialité il y a une semaine. »

Des choses ont cependant été faites depuis quatre ans, a indiqué le secrétaire général Romain Paireau : le survol des baies par les drones en cas d’alerte, les pêches post-at- taques, le soutien de la sécurité civile… Quatre jours plus tard, lundi 27 février, la mairie annonçait, dans un communiqué, le prélèvement de 17 requins tigres et bouledogues lors de campagnes menées avec la sécurité civile.

La baignade et les activités nautiques restent interdites jusqu’à ce vendredi 3 mars à midi, sous réserve de l’analyse de la qualité des eaux. Pas dit, avec les pluies attendues, que l’interdiction soit levée.

Anne-Claire Pophillat

© A.-C.P.

LA VILLE ADOPTE SON BUDGET 2023

Le budget de 25,3 milliards de francs comprend 6 milliards de francs d’investissement environ pour l’assainissement, les voiries, la réfection
de la route du Port-Despointes, la réalisation du pôle jeunesse, la réhabilitation de la France australe, l’aménagement d’un parc à la place de l’ancienne clinique de l’Anse- Vata, etc.

Le document a été adopté à la majorité, sans les deux voix des élus de l’Éveil océanien, qui se sont abstenus, et les cinq d’Unité Pays, de Calédonie ensemble et de Générations Nouméa, qui ont voté contre. Selon Davina Faua de l’Éveil océanien, si la commune est gérée avec « prudence », l’objectif d’une politique d’équité et de rééquilibrage n’est pas atteint.

Emmanuel Bérard, élu Générations Nouméa, a critiqué la baisse des crédits pour les associations, le fait que la maire « favorise l’urbain plutôt que l’humain », et que les quartiers Nord soient « les grands oubliés » des investissements municipaux.