2018, l’année des Républicains calédoniens ?

2018 qui nous ouvre ses portes sera bien sûr pour tous l’année du référendum : oui ou non à la France. Et pas autre chose, c’est plié.

C’ est aussi une étape cruciale et incontournable de l’Accord de Nouméa, certes. Mais pas l’étape ultime sur le chemin de la paix, tracé par Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou il y a maintenant 30 ans.

Personne ne peut donc l’emprunter en traînant les pieds ou dire par exemple : « Puisqu’on nous impose ce référendum, alors allons-y ! », comme l’a fait Pierre Frogier cette semaine, au Mont-Dore.

Le référendum, c’est l’occasion ou jamais pour la Calédonie de faire entendre, au-delà du lagon et jusqu’aux sphères parisiennes les plus sceptiques, son oui franc, massif et large à la France.

Un référendum largement acquis à la France, c’est aussi l’occasion d’éviter le deuxième, puis (tant qu’on y est) le troisième référendum, que les indépendantistes de l’époque avaient fait accepter à l’état socialiste complaisant et compatissant. Le souhaitent-ils seulement aujourd’hui encore ? Pas sûr !

Ce référendum d’octobre 2018, c’est enfin, non pas une fin, mais un commencement. Exactement ce qu’affirment Les Républicains calédoniens depuis des mois, sans bouger une virgule à leur argumentation, ce qui mérite d’être souligné, comparé à d’autres formations dites loyalistes.

Un référendum et puis s’en va, n’est cependant pas la philosophie qu’entendent donner les Républicains calédoniens à leur nouveau mouvement. échéance référendaire à gagner en octobre, certes. Pour autant la Terre ne s’arrêtera pas de tourner l’année qui vient, ni l’horloge financière d’égrener les secondes d’un naufrage économique depuis longtemps annoncé.

C’est tout le sens du projet que le nouveau parti de Sonia Backes entend bâtir avec Marc Zeisel, l’adjoint au maire de Nouméa, érigé chef de chantier avec le concours de tous les adhérents. Durable, parce que démocratiquement débattu. Crédible, parce que s’appuyant sur des réalités économiques et non sur un vocabulaire incantatoire. Arrimé à la paix comme au destin commun (mais pour tous), parce qu’héritier du mouvement populaire initié par Jacques Lafleur, comme en témoigne la présidence d’honneur des Républicains calédoniens acceptée par sa fille, Isabelle.

Voilà le défi du parti de Sonia Backes en 2018, l’année du référendum. Et non ramené à de politicards calculs provinciaux que certains lui prêtent pour 2019. Alors oui, 2018 sera peut-être l’année des Républicains calédoniens pour peu que le projet de société qu’ils préparent soit à la hauteur de l’espoir suscité lors de la création de leur parti, en début de mois dans une salle Venezia comble.

Pour peu qu’ils soient au rendez-vous de leur histoire. Et de celle de la Nouvelle-Calédonie tout entière.