Course : « Nous aurons nos six Raids du Nord »

Après deux saisons perturbées par la crise sanitaire, le Grand Prix des raids du Nord signera son grand retour le week-end des 28 et 29 mai, du côté de Pouébo. Une formule proposée depuis 23 ans qui continue de séduire autant les traileurs acharnés que les touristes à la recherche d’authenticité, se réjouit Patrick Ventura, gérant de Challenge organisation, qui chapeaute ce championnat depuis une quinzaine d’années.

DNC : Entre les confinements et les restrictions sanitaires, les épreuves ont été perturbées ces deux dernières années. Un retour à la normale est-il prévu cette saison ?

Patrick Ventura : En 2020, nous avions été contraints de regrouper toutes les épreuves en fin d’année, et en 2021, nous n’avions pu en organiser que trois. Mais comme le veut la tradition, nous aurons bien nos six étapes du championnat cette année. Cinq se dérouleront sur la côte Est et une sur la côte Ouest (lire par ailleurs). Ce n’est pas nous qui décidons des destinations, nous organisons une réunion de préparation et nous invitons les communes qui veulent postuler pour la saison suivante à se joindre à nous. Et nous planifions le calendrier en fonction de qui “est présent autour de la table.

Des nouveautés sont-elles envisagées ?

Depuis le temps qu’on organise le Grand Prix des raids du Nord, des nouveautés et des surprises, il n’y en a plus tellement. On se rend compte que c’est une formule qui fonctionne assez bien comme cela, puisqu’il y a en moyenne 350 inscrits par évènement. Durant nos plus belles années ‒ fin 2000, début 2010 ‒ on avait même été obligés de limiter à 500 participants, car sinon cela devenait trop compliqué à gérer.

Finalement, les changements dépendent surtout des tribus qui nous accueillent. Nous essayons d’aller dans un endroit différent à chaque fois. On travaille vraiment en partenariat avec les communes et les tribus. Ces dernières nous aident notamment à tracer les parcours sur leurs terres ‒ ils suivent souvent des chemins de chasse ‒, les papas chassent ou pêchent et les mamans préparent les repas pour tout le monde. Toute la tribu est impliquée.

 

C’est une formule qui fonctionne assez bien comme cela, puisqu’il y a en moyenne 350 inscrits par évènement.

 

Qu’est-ce qui fait, selon vous, la spécificité de ce championnat ?

Le mélange entre activité sportive et touristique. Déjà, la course permet de découvrir de beaux paysages à travers des parcours qui passent par des lieux qui seraient difficiles d’accès autrement. Même si les meilleurs regardent plutôt où ils mettent les pieds et n’ont pas vraiment le temps de lever les yeux pour admirer tout cela (rires).

Et puis, c’est l’occasion pour les gens qui ne vivent pas forcément en Brousse de pouvoir rencontrer et échanger avec les habitants des tribus. Même si c’est un peu moins vrai aujourd’hui, parce que la moitié des participants vient du Sud et l’autre du reste de la Grande Terre. Il faut dire que ce sont presque les seuls évènements sportifs grand public à se dérouler dans le Nord.

Les meilleurs traileurs du territoire participent souvent aux épreuves. Qu’est-ce qui les attire ?

Un jour ou l’autre, tous les grands noms du trail calédonien viennent courir sur le championnat et, pour certains, l’ont même gagné. Je pense à Ludovic Lanceleur, Leslie Nowicki, Damien Boutellier, Angélique Plaire ou encore Franck Santos, David Esposito, Éric Becker et les frères Letocart. Cette année, Oswald Cochereau (double tenant du titre) et Yohan Samanich (vainqueur en 2018 et en 2009) m’ont dit qu’ils comptaient faire quelques épreuves. Les meilleurs attirent les autres et, de manière générale, il y a toujours de la bagarre devant. Après, le gros des participants sont tous ceux qui ne visent pas un podium. Même si, et c’est aussi cela qui est sympa, les gens se retrouvent tout au long de la saison, ce qui crée de petites rivalités, mais toujours dans une bonne ambiance.

 


Six courses au programme

Le championnat du Grand Prix des raids du Nord compte six étapes : Pouébo (28 mai), Kouaoua (18 juin), Houaïlou (16 juillet), Poindimié (27 août), Koné (17 septembre) et Hienghène (8 octobre). Trois parcours sont proposés : un grand (entre 17 et 22 km), un petit (entre 8 et 12 km), ainsi qu’une promenade familiale de 3 à 5 km.

Chaque inscription comprend un repas en tribu le samedi midi, l’accueil sur le site la veille du trail, ainsi qu’un panier garni et une boisson rafraîchissante à l’arrivée. Toutes les informations sont sur le site challenge-org.nc.

 

Propos recueillis par Titouan Moal (© T.M.)