À l’Assemblée nationale, Sébastien Lecornu fait durer le suspense et appelle au dialogue

Le ministre des Outre-mer a été interrogé par le député Philippe Gomès sur la date du référendum. La situation sera précisée très prochainement a affirmé Sébastien Lecornu, qui a expliqué à Paris toute la difficulté du dossier.

La décision de l’État est attendue de pied ferme par toute une population et par les parlementaires qui sont bien au fait du dossier calédonien, suivi depuis près de quarante ans.

Mardi, à l’Assemblée nationale, lors des questions au gouvernement, le ministre s’est exprimé sur le sujet. « On voit bien que la situation redevient satisfaisante et nous serons amenés, dans les heures ou les jours qui viennent, à venir préciser cette situation sanitaire », a-t-il indiqué.

Complexité

Sébastien Lecornu s’est aussi laissé aller à une analyse de la situation politique que d’aucuns pourraient vouloir simplifier. « La politique calédonienne intérieure se réinvite à travers le choix de cette date… et j’invite l’ensemble des formations politiques nationales à ne pas appliquer des idées trop simples sur la Nouvelle- Calédonie. »

« Les formations indépendantistes qui se battent depuis des années pour ce référendum, et qui l’ont demandé au Congrès en avril dernier, ne veulent plus aller à ce référendum du 12 décembre, a-t-il expliqué. Les formations politiques qui ne l’ont pas demandé souhaitent que ce référendum se tienne le 12 décembre. Cela dit quelque chose de la complexité du dossier dans lequel nous sommes. » Le ministre a concédé que cette date ne faisait pas consensus, comme la précédente d’ailleurs, et redit qu’il revenait à l’État de fixer cette échéance « aussi pour définir un intérêt général ».

« Le dialogue, ce n’est pas les ultimatums »

Sébastien Lecornu a ensuite appelé chacun à regarder en face l’année 2022 avec « la situation industrielle en matière de nickel, la situation des finances publiques calédoniennes (alors que le président du gouvernement, Louis Mapou, a-t- il précisé, vient d’adresser au Premier ministre une demande d’aide supplémentaire pour arriver à terminer l’année), la situation sanitaire et internationale ». Tout cela, a-t-il argumenté, fait que 2022 pourra être une année « très difficile » pour la Nouvelle-Calédonie. Et selon lui, le 12 décembre s’est aussi justifié par la période de transition.

Pour terminer et sans que ses interlocuteurs parisiens ou calédoniens n’aient obtenu une réponse claire, le ministre des Outre-mer a conclu par un appel au dialogue. « Il nous faudra nous parler dans les jours qui viendront. Le dialogue, ce n’est pas les ultimatums comme malheureusement je peux lire dans la presse, c’est au travers d’une capacité à se retrouver. C’est cela être à l’honneur et à la hauteur de l’Accord. »

C.M.

 

© Thomas Samson / AFP