LKU : « La position du FLNKS ne nous a pas fait gagner l’indépendance »

Le Parti travailliste a livré mardi son analyse du scrutin auquel il avait appelé à ne pas participer. Pour Louis Kotra Uregei, le résultat de dimanche confirme les prédictions formulées par le parti au mois de juillet lors de son congrès extraordinaire. « Nous avions donné le non vainqueur, c’est exactement ce qu’il s’est passé.» Selon LKU, « le plan de l’État a bien fonctionné. » Le référendum d’autodétermination est toujours « illégitime » aux yeux du Parti travailliste et avec une liste qui compte « plus de non-colonisés que de colonisés » « nous ne pouvions qu’arriver à ce résultat ».

Selon lui, c’est la position du FLNKS qui a conduit les partisans de l’indépendance dans l’impasse, « elle ne nous a pas fait gagner l’indépendance et le pays reste une colonie française quoi qu’on en dise ». Toujours en ligne de mire : « le silence du FLNKS sur les flux migratoires », « la politique de la main tendue vers les autres ».

« Pas de notre fait »

LKU a tenu par ailleurs à clarifier les choses quant au potentiel impact de son appel à ne pas participer au vote. « C’est nous prêter beaucoup de poids que de dire que nous aurions pu faire pencher la balance, analyse-t-il. Le Parti travailliste a compté entre 7 000 et 8 000 voix au plus fort de son poids et le différentiel entre le oui et le non est aujourd’hui de 17 000 voix. Il y a aussi 33 000 abstentions et certains du parti ont voté ».

Mais sur le cas particulier des îles, et en réponse notamment à cette idée que le faible taux de participation, est à mettre sur le dos des problèmes de procurations, LKU pense, lui, que sa consigne y a « bien fonctionné ». Macki Wéa de remercier les personnes ayant fait ce « choix politique ».

Créer les conditions pour gagner

Pour la suite, les responsables relèvent tout de même que « la très grande majorité des Kanak sont favorables à l’indépendance ». Selon LKU, les grands moyens apportés aux partis pour la campagne ont « exalté le sentiment nationaliste ». C’est la preuve aussi que « les incantations sur le destin commun masquent la réalité du pays, les inégalités et les discriminations ».

Le résultat conforte en tout cas le parti à se mobiliser davantage pour la reconnaissance du peuple kanak, l’indépendance et contre les remises en cause du gel du corps électoral, de la clé de répartition ou de l’inscription sur la liste des pays à décoloniser, etc. « Il n’est pas question de revenir sur les acquis de la lutte ».

Pour l’heure, le Parti travailliste, qui était accompagné de représentants de l’USTKE, ne ferme pas la porte aux discussions dans le camp indépendantiste « pour créer les conditions de gagner un jour », mais jure qu’il ne se rendra pas « complice » des « manœuvres » opérées jusqu’ici. Le parti sera en Congrès les 16, 17 et 18 novembre à Roh, Maré.

C.M.