Suivi des récifs coralliens du Grand Sud : l’heure du bilan

Depuis 2012, le programme Acropora, coordonné par l’Observatoire de l’environnement (Œil) et le Comité consultatif coutumier environnemental (CCCE), effectue avec les populations bénévoles un suivi des récifs coralliens du Grand Sud. Les derniers résultats de la campagne 2017, la cinquième sur la zone, ont été rendus publics.

Les analyses montrent que l’état de santé des neuf récifs suivis sur la zone est resté stable. Sept sont considérés comme en bon état et deux en état satisfaisant. « Un résultat rassurant au regard de l’épisode de réchauffement anormal de l’eau qui a affecté l’ensemble du territoire durant l’été 2016 » et qui avait entraîné un blanchissement massif des coraux, se réjouit l’Observatoire.

Dans le Grand Sud, le récif le plus affecté par cet épisode est celui de Bekwé (Yaté) où des coraux morts récemment recouverts d’algues ont été observés, mais le taux de corail global n’a pas varié, « la croissance des autres coraux a dû compenser cette dégradation restreinte », note l’Œil.

À l’île Ouen, seul le récif de Bodjo a connu une perte de vitalité par la mortalité des coraux blanchis, mais les deux autres récifs ont été épargnés. Le récif de Menondja abrite même un peuplement corallien exceptionnellement dense (89 % de corail vivant), même si la houle semble avoir fait des dégâts conséquents.

À l’île des Pins, les récifs des stations (Daa Kougié, Daa Yetaii et Kanga Daa) se portent toujours très bien et sont même « remarquablement stables depuis 2013 ». À noter simplement que la prédation par des acanthasters et des coquillages a fait des siennes à Kanga Daa et Daa Yetaii.

Densité et diversité

Sur l’ensemble des récifs, le recouvrement corallien vivant global a légèrement régressé (44 % contre 49 % en 2016), mais reste élevé à l’échelle de la Nouvelle-Calédonie.
Et l’on est heureux d’apprendre que les densités moyennes globales en poissons et invertébrés cibles atteignent des valeurs maximales sur l’ensemble de la période de suivi et considérées comme élevées à l’échelle du territoire : 50 poissons par 100 m2 et 68 invertébrés par 100 m2.

La station la plus dense en poissons reste celle de Paradis (Yaté). Elle abrite en particulier de larges bancs de poissons-perroquets de petite taille (elle a perdu en revanche ses bénitiers rouleurs).
Les peuplements d’invertébrés les plus abondants ont été rencontrés sur les récifs de Daa Kouguié et Daa Yetaii (île des Pins) qui abritent des « concentrations exceptionnelles d’oursins perforants et de crayons ».

Par ailleurs, les diversités en poissons et macro-invertébrés sont stables depuis 2013 (6,2 groupes cibles d’espèces par station), avec des valeurs considérées comme moyennes.

C.M.

©Oeil