Nouvelles mesures sur les routes

Lutte contre l’alcool au volant auprès des jeunes, standardisation des plaques minéralogiques et permis pour l’emploi… Six textes sur la sécurité routière ont été adoptés en séance extraordinaire, vendredi, par le Congrès.

Pour Cynthia Ligeard, membre du gouvernement en charge de la sécurité routière, « le texte le plus important, le plus emblématique (…) est celui qui porte sur la tolérance zéro en matière d’alcool pour les jeunes conducteurs ». Il s’agit de comprendre par là, que le nouveau texte, adopté à l’unanimité par les élus, instaure désormais une tolérance zéro pour les conducteurs ayant leur permis depuis moins de deux ans.

Techniquement et jusqu’à présent, le taux maximum d’alcool toléré était de 0,5 gramme par de litre de sang, il passe désormais à 0,2 gramme. On aurait pu dire 0, mais le taux a été xé à 0,2 g pour tenir compte des e ets de certains médicaments qui contiendraient de l’alcool dans leur composition. « Avec une bière, on dépasse ce nouveau taux de 0,2. Cela revient donc à une tolérance zéro », précise-t-elle.

Plaques d’immatriculation standardisées

Fini les plaques d’immatriculation aux caractères biscornus, avec le petit nom dessous qui va bien, terminé les plaques en plexiglas aux dimensions et aux caractères bizarroïdes ! Désormais, tous les véhicules en circulation sur le territoire devront avoir des plaques d’immatriculation normalisées. Les conducteurs ont un an, à partir d’aujourd’hui, pour dire au revoir à leurs anciennes plaques si elles sont non conformes, et ils sont nombreux. Derrière cette mesure se cache, bien évidemment, la possibilité aux radars, existants et à venir, d’identifier plus facilement les contrevenants en cas d’excès de vitesse, de délit de fuite ou de toute autre infraction au Code de la route. Le but étant d’instaurer en Nouvelle- Calédonie le dispositif Lapi (lecture automatisée des plaques d’immatriculation) avec des radars de feux rouges dans des voitures banalisées ou des radars automatisés sur les grands axes, de manière à ce que la verbalisation automatique s’installe progressivement, comme dans tous les pays industrialisés. Quelques jours après avoir été ashé, vous recevrez votre PV directement dans votre boîte aux lettres, ce qui va aussi permettre une meilleure identification du propriétaire du véhicule.

Si cette mesure vise à lutter contre l’insécurité routière, et à mieux contrôler les automobilistes, elle permettra aussi de collecter quelques millions supplémentaires sachant qu’actuellement 110 millions sont engrangés annuellement grâce aux contrôles radars. « Il s’agit d’un peu plus de sévérité, de rigueur dans la répression, de façon à ce que le sentiment d’impunité s’efface et nous oblige, les uns et les autres, à un comportement plus vertueux sur la route », explique Cynthia Ligeard.

Le permis pour l’emploi

Autre texte adopté par les élus du Congrès vendredi, la modification du dispositif « permis pour l’emploi ». S’il existe depuis 2006, il est ine cace. Les élus l’ont désormais mieux cadré en réduisant le délai entre l’inscription et le passage du code à trois mois et en passant son permis en un an. Le but étant d’aider ceux qui le souhaitent vraiment. Le texte, adopté vendredi, a également été élargi. Le programme, qui concernait jusqu’à présent les apprentis et les étudiants d’un enseignement professionnel court, est désormais accessible aux bacs pro et aux demandeurs d’emploi.

Réaction dans l’hémicycle

Si l’ensemble des élus a adopté tous ces textes, les élus du groupe les Républicains calédoniens ont tenu à réagir sur la normalisation des plaques d’immatriculation. Le groupe indique qu’avec « une recrudescence des actes de violence et de délinquance, notamment l’augmentation significative des vols de voitures (un véhicule volé toutes les 6 heures en Calédonie !), il devient urgent d’enrayer ce phénomène, devenu insupportable pour l’ensemble de la population. L’intérêt de ce dispositif de lecture automatisée des plaques est précisément de permettre aux forces de l’ordre de pouvoir collecter automatiquement les données signalétiques et la photographie des véhicules signalés volés de façon quasi immédiate. » Et de rappeler que « cette proposition faisait partie intégrante du programme des Républicains calédoniens pour le rétablissement de l’ordre public et la lutte contre la délinquance et l’insécurité ». Ce groupe regrette cependant que les dispositifs Lapi ne s’accompagnent pas de la mise en place de points de contrôles filtrants permanents sur les axes transversaux. Ce qui permettrait « en effet d’intercepter les auteurs des vols, avant que les véhicules ne soient retrouvés à l’état de carcasses brûlées dans les brousses », conclut-il.


La fourrière de Koné opérationnelle

Pour mener accompagner les mesures de lutte contre l’insécurité routière, Koné vient justement d’ouvrir sa fourrière. Située à Kataviti, l’infrastructure inaugurée l’an passé, est finalement entrée en fonction la semaine dernière. D’une capacité de 200 places, les premiers automobilistes en ont déjà fait les frais cette semaine, essentiellement ceux qui n’avaient pas d’assurance. Les municipalités, les gendarmes, les gardes champêtres et les polices municipales du grand Nord devraient rapidement s’organiser pour utiliser ce nouvel équipement. Les automobilistes sont prévenus…

C.S