Les Jeunes Républicains préparent leur projet et donnent leur avis

La section jeunes des Républicains calédoniens, les Jeunes Calédoniens, est loin d’être en vacances. Ses membres invitent tous les jeunes du territoire à les rejoindre pour travailler ensemble à l’élaboration d’un projet de société qui sera présenté aux provinciales. Un groupe de travail a été créé et les réunions se multiplient. Carl N’Guela, le responsable de la section, nous en dit plus.

DNC : Avant toute chose, quels sont les fondements des Jeunes Calédoniens ?

Carl N’Guela : La jeunesse est une force vive avec près de 50 % de la population calédonienne qui a moins de 35 ans. Le but de notre mouvement est de remettre la jeunesse au cœur des débats. Si elle a des aspirations propres dans cette période cruciale pour la Nouvelle-Calédonie, des conditions précaires (chômage, exclusion, pauvreté qui nuisent particulièrement aux jeunes défavorisés) gâchent ce potentiel et cette énergie.
Les jeunes sont un groupe d’âge décisif, capables de raisonner et d’agir avec maturité. Ils exigent d’être entendus et de pouvoir s’exprimer pour que soit reconnue la valeur de leur apport à la société.
C’est pour cela que nous nous sommes mobilisés, pour permettre à tous ces jeunes de s’exprimer et, ce, quelles que soient leurs opinions politiques, leur ethnie ou leur milieu social. La finalité est de pouvoir construire ensemble un projet pour l’avenir de la Nouvelle Calédonie, notre avenir.

Vous avez lancé, il y a quelques semaines, un groupe de travail. Pourquoi et à qui s’adresse-t-il ?

Nous avons effectivement lancé un groupe de travail et même si le nom n’est pas très accrocheur et fait très sérieux, l’ambiance qui y règne est vraiment détendue, tout en étant productive. L’objectif est de permettre aux jeunes de nous faire part de leurs attentes, leurs envies, leurs questions, leurs doléances et surtout, leurs espoirs. Nous entendons parler de la jeunesse bien souvent en mal, mais elle n’est pas que celle que les médias décrivent. Et puis il y a aussi tous ces gens, qui ne sont plus dans la catégorie des jeunes, qui parlent à notre place à la télé ou dans d’autres médias. Aujourd’hui, nous voulons donc nous faire entendre, car nous avons quelque chose à apporter à la société, voilà pourquoi ce groupe de travail a été lancé. Le groupe est ouvert à tous les jeunes de Nouvelle-Calédonie sans exception. Il n’y a aucune obligation d’adhérer, de cotiser ou quoi que ce soit d’autre ! C’est un espace de travail, d’échange et de dialogue créé par et pour les jeunes.

Bien entendu, si la finalité est, à travers des thématiques, d’établir un projet de société pour la jeunesse aux prochaines échéances électorales en mai, il continuera au-delà pour nous permettre de rester des acteurs de notre société.

Comment se déroulent vos réunions ?

Nous nous retrouvons chaque vendredi soir, entre 18 heures et 20 heures, pour travailler et échanger nos idées. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. Il n’y a pas de critère (si ce n’est que l’âge), chacun a son expérience, son vécu et son domaine de prédilection et c’est ainsi que nous pourrons construire un projet tous ensemble qui touchera le plus grand nombre d’entre nous.

Suivant les thèmes évoqués, nous allons à la rencontre d’associations, d’ailleurs nous en avons déjà rencontré bon nombre. Dans les secteurs de l’environnement, la défense des animaux, l’humanitaire et bien d’autres encore. Nous rencontrons également des personnes comme des instituteurs, infirmiers, commerçants, etc. qui nous parlent de leur métier, nous donnent leur avis. C’est avec ces rencontres que nous pouvons avancer, car ce sont les seuls capables de nous aider à établir un projet en fonction de leur domaine. Qui connaît mieux le métier de l’enseignement qu’un enseignant, par exemple ?

Quels sont d’ores et déjà les sujets, les thèmes qui ressortent et surtout ceux qui préoccupent la jeunesse ?

Ils sont nombreux, mais principalement la sécurité, l’éducation, l’emploi, le logement et les loisirs, car ces thèmes touchent les jeunes Calédoniens au quotidien. « Est-ce qu’avec mon diplôme je pourrai trouver un emploi ? », « Puis-je sortir en sécurité le soir ? », « Comment trouver du travail avec mon diplôme alors qu’on demande de l’expérience ? », « Comment me loger ? »… Autant de questions récurrentes pour lesquelles nous essayons de trouver des solutions qui seront ensuite proposées.

En parallèle, vous avez également créé un site internet. Que propose-t-il exactement ?

Notre site internet a été lancé il y a peu et nous en sommes ers. Il propose plusieurs choses : il explique nos objectifs et pourquoi nous nous mobilisons. Il permet également de nous contacter et trouver toute l’actualité de notre section jeunes. Et surtout, la rubrique « Vos idées » permet à ceux qui ne peuvent pas se déplacer, de contribuer au projet que nous souhaitons mettre en place. On y trouve une rubrique pour ceux qui souhaitent s’engager, sachant qu’il y a plusieurs façons de procéder, en fonction des attentes de chacun et de ce qui passionne. Il y a un agenda en ligne pour consulter les différentes opérations, réunions ou déplacements de la section avec, bien sûr, les contacts pour s’y inscrire.

Après quelques réunions, quel est le profil des jeunes qui adhèrent à votre groupe de travail et, surtout, est-ce qu’une vision particulière se dégage sur le plan économique ou social, par exemple ?

Les profils sont nombreux au sein de la section, mais nous avons pu identi er deux catégories, en quelque sorte : les jeunes qui se sentent concernés et ceux qui le sont moins, pour plusieurs raisons. Il faut les réconcilier avec la politique pour que les politiques parlent à tous, même à ceux qui ne se sentent pas concernés.

Il y a les jeunes qui s’investissent et s’intéressent à l’actualité politique, puis ceux que ça ne touche pas encore ou de loin.
Pour les premiers, l’avis est bien tranché : l’économie ne va pas bien. Leur principale préoccupation, c’est de trouver un job pour être capable d’être autonome. Le taux de chômage avoisine les 11 % , les jeunes sont les plus touchés, les sociétés ferment, la vie est de plus en plus chère et malgré les diplômes, il est de plus en plus difficile de se faire embaucher. La sécurité inquiète également et tous souhaitent une politique plus adaptée à la jeunesse calédonienne. Moins de politique politicienne, des vrais engagements pour que les jeunes partis se former à l’extérieur puissent revenir et construire la Nouvelle-Calédonie de demain et que celle-ci soit ouverte sur le monde…

Pour ceux que la politique ne touche pas encore totalement, ça viendra avec le temps. Nous rencontrons cependant de plus en plus de jeunes qui souhaitent s’investir et qui s’investissent quand ils se rendent comptent que leur avenir est menacé.

Nous ne voulons pas simplement faire de la figuration, mais proposer des solutions adaptées à la jeunesse en général. Même si c’est vrai que tout ne va pas bien, on ne parle que des jeunes qui posent des problèmes ou des délinquants et c’est bien dommage ! 95 % des jeunes sont motivés et souhaitent s’investir, trouver un emploi et ils ont des idées. Ce qu’il faut, c’est valoriser les jeunes, les sportifs, ceux qui souvent œuvrent dans le milieu associatif ou encore ceux qui sont allés chercher des compétences ailleurs et souhaitent les mettre aux services des Calédoniens. C’est possible et c’est ce que les Républicains calédoniens et les Jeunes Calédoniens souhaitent mettre en œuvre.

Comment, selon vous, les jeunes appréhendent-ils l’avenir industriel ?

Les jeunes sont très préoccupés par l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Des échéances ont eu lieu le 4 novembre dernier et d’autres auront sûrement lieu dans les années à venir.
Beaucoup de questions se posent, des craintes s’installent, mais de plus en plus les jeunes se sentent concernés et commencent à se mobiliser pour faire entendre leur voix.

Pour notre part, l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, nous le voyons au sein de la République française et pour cela, nous reprenons la phrase de Jacques Lafleur : « L’avenir de la Nouvelle-Calédonie, je le vois au sein de la France, avec tout le monde. »

Ces réunions vont donc déboucher sur un projet « jeunesse » pour les provinciales. Quand allez-vous le présenter ?

Ces réunions vont déboucher sur un projet qui fera partie intégrante de celui porté par les Républicains calédoniens. Le but est bien évidemment de donner vie à nos idées et nos attentes. Nous organiserons un grand événement début mars, pour présenter les grandes lignes de ce projet et, bien sûr, chaque jeune présent pourra donner son avis et, une fois encore, participer à l’élaboration de ce projet.

Ce grand événement servira de « rentrée ». Le lieu reste encore à fixer. Pour ceux qui veulent nous suivre, nous rejoindre, rendez-vous sur notre site internet : www.lesjeunes.nc, notre page Facebook : Les jeunes Calédoniens. Nous sommes également sur Instagram.

Enfin, au-delà de ce groupe de travail ouvert à tous et ce site internet, est-ce que votre mouvement mène des actions concrètes sur le terrain ?

Bien sûr ! Le terrain, c’est même notre priorité ! Nous avons mené énormément d’actions les mois précédant le référendum. Nous avons fait du porte-à-porte a n de rencontrer les gens et discuter de l’importance de se mobiliser. Nous les avons également consultés via un questionnaire sur leurs attentes par rapport à la politique en général.

C’est une démarche très appréciée des gens, car c’est nouveau et nous leur demandons directement leurs avis.
Nous avons aussi organisé des apéros débats pour jeunes, toujours dans le but de dialoguer avec eux, leur expliquer les enjeux politiques et économiques et surtout, les aider à comprendre la politique, car nous souhaitons la rendre accessible à tous. Mais aussi des événements de plus grande envergure comme notre Open politique de juillet, qui a réuni plus de 130 jeunes.
Et depuis quelque temps, nous nous rendons disponibles pour aider les associations qui ont en besoin, comme La Bande à nounou, pour la collecte de croquettes. Parce que la politique, c’est aussi cela, être proche des associations et des acteurs du bien-être et du bien-vivre, toutes ces petites mains qui œuvrent bénévolement pour un avenir meilleur. Ce sont des opérations que nous allons poursuivre tout au long de l’année, et dans les années à venir.

C.S