Le Conseil calédonien de la famille au travail

La première réunion du Conseil calédonien de la famille s’est tenue vendredi dernier au gouvernement. Lancé en août 2017, son objectif est de créer un espace de dialogue entre les différents acteurs de la politique de la famille, de faire des propositions et de mettre en place des actions. Lors de sa première réunion, il a acté les travaux qui seront engagés cette année et vont porter sur trois thèmes : la petite enfance, la protection de l’enfance et les personnes âgées.

Pour rappel, le Conseil calédonien de la famille (CCF) a été créé l’année dernière. Il a pour vocation d’animer le débat public sur la politique familiale, de fixer des objectifs, formuler des recommandations, des avis et proposer des réformes. Dans ce but, il peut réaliser des travaux d’évaluation et de prospective sur la politique familiale et la politique démographique en Nouvelle- Calédonie. En résumé, il se veut un espace de dialogue entre tous les partenaires de la politique de la famille du territoire, un espace qui doit faire des propositions dont certaines seront mises en œuvre.

Réuni pour la première fois depuis sa création, le CCF, sous la présidence de Christopher Gyges, membre du gouvernement en charge de la famille, et en présence d’Hélène Iekawé, en charge de l’enseignement, a validé les travaux qui seront engagés cette année. Ils porteront sur trois thèmes : la petite enfance, le « bien vieillir » et la protection de l’enfance. Pour mener à bien les travaux, des commissions seront créées prochainement et se réuniront mensuellement, dès avril. Les premiers rendus sont attendus pour la n de l’année, avec des points d’étape présentés lors des réunions.

Des priorités pour l’enfance

Le CCF va s’atteler à trois grands thèmes de la société. Le premier va traiter de la petite enfance à travers deux angles : le soutien de la parentalité et la conciliation de la vie familiale et professionnelle. La parentalité est un dossier majeur en Nouvelle-Calédonie et devra notamment entrevoir les responsabilités sociales, juridiques, les relations affectives, les pratiques éducatives. Avant de se lancer dans des recommandations et des actions, le CCF devra faire un état des lieux des dispositifs existants afin d’identifier les besoins et surtout les actions à mener. Un dossier attendu par la population et les institutions qui aura pour objectif principal de mettre en n la parentalité au cœur de la prévention des difficultés sociales et intrafamiliales. Concernant le deuxième angle, la conciliation de la vie familiale et professionnelle, il devrait être plus technique puisqu’il inclura des questions concernant essentiellement l’offre de garde, de formation, de soutien aux structures et aux parents ou encore de l’accueil des enfants en situation de handicap. Des propositions attendues sachant que l’on compte près de 30 000 enfants de moins de 6 ans en Nouvelle-Calédonie. La problématique des modes de garde est récurrente et touche toutes les populations et milieux sociaux (voir encadré). Le deuxième thème auquel va s’atteler cette année le CCF sera la protection de l’enfance. L’objectif est de bâtir un plan territorial de protection de l’enfance. Il abordera les nombreux sujets en lien avec cette thématique, comme le rôle et le statut des familles d’accueil, les dispositifs de protection des mineurs, la prévention et la répression de la délinquance dans le cadre familial, la parentalité, la déscolarisation, le handicap…

Le « bien vieillir »

Le troisième grand sujet auquel va s’atteler le CCF porte sur les personnes âgées. Sur ce thème, deux groupes de travail ont été identifiés lors de la première réunion. Le premier aura pour objectif de trouver des pistes de réflexion et des projets qui devront favoriser le « bien vieillir ». Des sujets comme l’isolement social, la prévention, la lutte contre la maltraitance, la préparation de la retraite, le maintien à domicile, les transports, l’amélioration de l’habitat, la transmission du savoir seront traités.

Le deuxième groupe de travail travaillera se consacrera au développement et à la diversification des offres et services aux personnes âgées (meilleure information, faciliter les démarches, développer une économie liée aux personnes âgées, rééquilibrer et développer les structures médico-sociales, etc.)

Le CCF a donc du pain sur la planche avec ces deux grands dossiers, sachant que si la petiteenfance représente au bas mot 30 000 enfants, on compte tout autant de personnes de plus de 60 ans sur le territoire (33 529 personnes en 2014).


Garde d’enfants

En 2017, 50 établissements d’accueil étaient autorisés en Nouvelle-Calédonie : 49 en province Sud et un seul en province Nord. Ils offrent 2 366 places : 1 732 en crèche pour les enfants de 3 mois à 3 ans révolus, 417 en périscolaire et 217 en scolaire. Parallèlement, les assistants maternels, qui peuvent accueillir à leur domicile au maximum trois enfants de moins de 6 ans, offrent un mode de garde alternatif. Deux audits financiers, réalisés en 2013 et 2016, ont fait apparaître que les tarifs pratiqués par les crèches permettent difficilement de couvrir leurs charges de fonctionnement et d’assurer leur viabilité. L’octroi d’une exonération des cotisations sociales pour le personnel, adoptée en 2014 suite au premier audit, a permis d’alléger les charges de fonctionnement de ces structures. Les exonérations prennent cependant n au 31 décembre 2018.


Personnes âgées

La population des plus de 60 ans a doublé depuis 1989 et ne cesse de progresser. Sur la base de projections démographiques, un habitant sur cinq sera âgé de 60 ans et plus à l’horizon 2030 (contre un sur huit aujourd’hui) et la proportion de personnes dépendantes (4 % de la population âgée en 2017) devrait doubler dans les 15 prochaines années.

C.S