Le Comité des signataires fait l’unanimité

Les représentants des forces politiques sont rentrés de Paris et ont tenu à donner à la presse leurs sentiments sur le XVIIe Comité des signataires. Question du référendum, charte des valeurs calédoniennes, G10, autant de points et de positions débattus par les représentants des partis politiques lors de leur bilan.

Les Républicains calédoniens ont été les premiers à livrer, à Nouméa, leur bilan du Comité des signataires. Le parti estime avoir obtenu satisfaction sur les principaux sujets abordés à Paris. La formulation de la consultation leur convient, car le mot « indépendance » y figure, a précisé Sonia Backes la présidente. « Le dernier Comité des signataires a répondu pleinement à nos attentes. Une question claire sera posée aux Calédoniens, rien ne sera fait dans leur dos et le dialogue pourra reprendre sur des bases saines. » Et d’ajouter : « Désormais, notre priorité sera de convaincre que « la France est une chance » pour toutes les populations de la Nouvelle-Calédonie, mais également de ne pas manquer le rendez-vous que constitue la visite du président de la République pour lui montrer l’attachement des Calédoniens à la République ! »

Concernant le G10, les Républicains calédoniens ont exprimé leur satisfaction de rejoindre à nouveau la table des réunions en précisant que « suite aux manœuvres de Philippe Gomès pour instrumentaliser le groupe à des ns personnelles, nous avions décidé de quitter cette instance. Pour nous, la poursuite du dialogue entre les forces politiques calédoniennes est une nécessité, mais celui-ci doit être clair et honnête. Sur ce point, nous saluons le fait que le Premier ministre ait décidé de recadrer cette instance en la faisant évoluer sur deux points majeurs ».

Lors de son bilan, le parti loyaliste a également tenu à s’exprimer sur la question de la sécurité en précisant qu’à « la demande de Sonia Backes, le Premier ministre a affirmé à l’issu du Comité des signataires la détermination de l’État à mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour assurer la tranquillité des Calédoniens ». La date et la question du référendum fixées, les Républicains calédoniens vont désormais intensifier leur campagne « La France est une chance » et appellent « les Calédoniens à montrer, lors de la visite du président de la République, tout (leur) attachement à la France à travers un grand événement populaire. »

Les exigences ont porté leurs fruits

Pierre Frogier, pour sa part, n’a pas voulu attendre de rejoindre la Nouvelle-Calédonie pour s’exprimer sur ce Comité des signataires. C’est depuis Paris, au micro de RRB, que le président du Rassemblement-LR a indiqué que les positions du parti avait été respectées et que « la fermeté des ces dernières semaines du Rassemblement avait porté ses fruits ». Sur la question du référendum, Pierre Frogier aurait préféré qu’elle soit une alternative « oui à l’indépendance » ou « oui au maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France », mais il s’est tout de même dit satisfait que le terme indépendance ait été retenu dans la question. « Ce n’était pas négociable », a-t-il ajouté en rappelant que « c’était tout de même assez étonnant sur le terme « accession à la pleine souveraineté » que cela soit une exigence des indépendantistes. Ils ne disent pas qu’ils sont souverainistes, souverainistes, c’est Calédonie ensemble et Philippe Gomès. Ils sont indépendantistes et le jour de la consultation, ils ne veulent plus du mot indépendance ». Sur la question du G10 et la charte, Pierre Frogier a précisé qu’il s’opposerait à ce que ce groupe in uence la campagne électorale que son parti va commencer à mener à partir de mai.

L’attachement au terme

Du côté des indépendantistes, le Palika a été le premier à prendre la parole après le Comité des signataires. Si le parti ne souhaitait pas que le mot indépendance figure dans la question, il a finalement accepté la formulation retenue, comme l’explique Charles Washetine porte parole : « Cette question est le résultat d’un compromis, d’une discussion. Pour nous, il est aujourd’hui important que l’on avance, alors au final, la formulation retenue ne nous gêne pas. Nous avons plaidé pour que le terme pleine souveraineté soit inscrit pour être conforme aux principes de l’Accord. »

En ce sens pour l’UC, ce comité « à mis les points sur les i ». Le parti en a pro té pour préciser sur la question du référendum et l’utilisation du mot indépendance : « À l’époque, si nous n’avons pas utilisé le mot indépendance dans l’Accord de Nouméa, c’était à la demande des loyalistes », explique Roch Wamytan. Les rédacteurs avaient utilisé le terme souveraineté dans le texte. Et aujourd’hui, c’est le contraire, ce sont eux qui nous forcent à mettre le mot indépendance dans la question. Quoiqu’il en soit, nous assumons ce terme. » Le président du groupe UC-FLNKS au Congrès en appelle maintenant à exercer le droit à l’autodétermination en précisant que « si le oui l’emporte, on essaie de construire ensemble un nouvel État et si c’est le non, la vie continue ». Autre satisfaction pour le parti indépendantiste, la validation par le Comité des signataires de la présence d’une mission d’observation des Nations unies pendant le scrutin. Et puis le président de l’UC, Daniel Goa, a indiqué pour sa part qu’il attendait beaucoup de la venue du président de la République, Emmanuel Macron, notamment à Ouvéa, le 5 mai. Cette étape sur l’île « devra être suivie d’un geste », a précisé le président de l’UC.

Retour au dialogue

C’est Calédonie ensemble qui a fermé la marche des bilans. Comme les autres, le parti est satisfait des échanges, ses représentants retiendront « un consensus trouvé et un dialogue renoué pour un référendum sincère et apaisé ». Satisfait, tout d’abord, sur la question, tout comme sur le déblocage du G10 et la reprise de travail sur la charte des valeurs calédoniennes en précisant que le « Premier ministre a été saisi pour que ce projet de charte fasse l’objet d’une consultation citoyenne a n qu’elle ne reste pas entre les mains des politiques ». Le parti de Philippe Gomès qui a tenu aussi à rendre hommage à Édouard Philippe « dont l’investissement personnel et les qualités ont joué un rôle décisif ».

Les représentants de toutes les forces politiques se retrouveront autour de la table du G10, le 23 avril, avec la première réunion de travail du groupe pour l’avenir.


La question aurait du être « plus courte et plus claire »

Lors d’une rencontre avec l’association des journalistes parlementaires, Christian Jacob, le président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale a donné sa position sur la question pour le référendum du 4 novembre.

Rapporteur pour la mission parlementaire d’information sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, Christian Jacob, qui suit de près le dossier calédonien, a indiqué : « Cette question a fait l’objet d’un accord, donc il faut la prendre telle qu’elle est. Mais personnellement, j’aurais préféré une question plus courte et plus claire. Ceci étant, les signataires se sont mis d’accord, alors allons-y sur cette question. » Le président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale a également annoncé que plusieurs personnalités LR allaient venir en Nouvelle-Calédonie pour soutenir la campagne pour le référendum.

C.S