Le BlackWoodStock enflamme Teremba

Pour la deuxième année consécutive le BlackWoodStock, festival rock et culturel, s’est tenu le week- end dernier dans le cadre exceptionnel de Fort Teremba. Et la recette a une nouvelle fois très bien fonctionné.

Deux mille festivaliers environ avaient pris le chemin de Moindou, égayé cette année encore autant par le soleil que par la bonne humeur des festivaliers, du staff et du son envoyé à grands coups de décibels. Pas moins de treize groupes internationaux avaient fait le déplacement aux côtés de vingt-six formations locales pour assurer 50 heures de musique, des compositions originales, agrémentées de guitares bien grasses et de basses saturées.

Des shows tout le temps, partout

La programmation était extrêmement riche avec pas moins de 52 concerts. « Certains grands festivals n’ont pas cette chance même en Australie », rappelle à raison Jean-Marc Desvals, président de l’association BlackWoodStock.

Le vendredi, le multi-instrumentiste Jérémy Nattagh et le compositeur Thomas Fersen ont vraiment brillé. Le premier par son ingéniosité, le second par ses mots et ses drôles d’histoires. Et que dire des Wampas ? Arrivés à 21 heures, ils ont complètement enflammé la foule avec leur punk rock bien trempé. Didier Wampas s’est amusé avec les barrières, s’est jeté de multiples fois sur le public. Le show a pour le moins été rutilant.

Et il y a aura eu de très belles surprises : nous citerons en particulier Pete International Airport, les Naked Giants et Kigaku Moyo, rockeurs psychédéliques japonais un peu perchés. Et puis, il y avait le talentueux Shaun Kirk, venu de Melbourne, pour un show blues en solo, les Dandy Wharols et la prestation bien « dark » des frères Salmon, Aroma et Mano de Tikahiri, venus tout droit de Tahiti et qui ont aussi fait forte impression.

Les groupes locaux ont aussi apporté toute leur énergie, de la voix et des cordes sur les quatre scènes principales du festival : Baraka, Sandy Factory, King Biscuit Time, Y en a sous le chapeau et bien d’autres… Seul regret, peut-être au final, la difficulté de suivre tous les groupes !

L’organisation peut se réjouir. « Les artistes ont été faciles et gentils, le fonctionnement des spectacles a été assuré. Nous avons beaucoup appris et avons eu de très bons retours notamment par Océania (NDLR : la société de prestation son et lumière) de quoi nous conforter quand on sait que nous ne sommes au départ que des amateurs ! », nous dit Jean-Marc Desvals.

200 bénévoles !

Comme l’an dernier, rien n’aurait été possible sans le travail énorme des organisateurs et des bénévoles qui ont assuré la réussite de cet événement et surtout gardé propre l’espace de onze hectares. Les festivaliers ont pu également apprécier la facilité des services de buvette et de restauration ; les différentes prestations artistiques (improvisation, acroyoga, artiflam, jeux du chapitô, etc.)

Parmi les petits couacs, la direction évoque les points d’eau « pas assez bien indiqués » ou la « gadoue dans les douches ». Des détails néanmoins pris en considération à l’heure du bilan du bureau. Au final, les sols poussiéreux du Fort se prêtent décidément bien à ce rendez-vous unique en son genre : un festival décalé, avec une identité propre et parfaitement calé en brousse. Il y aura, c’est sûr, nous a-t-on dit, une sixième édition. Et on s’en réjouit d’avance.


Des dates en plus !

Bloqués à Nouméa en raison de la grève à Aircalin, les groupes en provenance de Tahiti, Yellowstone et Tikahiri profitent de leur temps à Nouméa pour se produire lors de deux dates supplémentaires : jeudi à la Barca (19 h) et vendredi à la Bodega (21 h). Les Moustaches Gracias joueront de leur côté au Bout du monde vendredi à partir de 19 h.

J.C. Robert

C.M.