La garantie du prêt d’Aircalin reportée

Le Congrès devait examiner, le 31 juillet, la garantie apportée par la Nouvelle-Calédonie à l’emprunt contracté par Air Calédonie international pour le renouvellement de sa flotte. Le point à l’ordre du jour a toutefois été renvoyé à une séance ultérieure. Une motion préjudicielle aurait été déposée par le groupe des Républicains calédoniens. Le groupe estime que l’engagement de la collectivité nécessite davantage de transparence quant au montage financier de l’opération, mais aussi sur la situation réelle des comptes de la Nouvelle-Calédonie. Les élus s’inquiètent notamment du fait que le ratio d’endettement consolidé de la Nouvelle-Calédonie atteindrait 145 % de ses ressources en cas d’octroi d’une garantie de 25 % pour les emprunts d’Aircal et d’Aircalin. Le ratio dépasserait le seuil d’alerte de 150 % dès 2018 au cas où l’emprunt prévu de 6 milliards de francs serait maintenu.
La situation budgétaire du territoire deviendrait ainsi critique et compromettrait la capacité de la collectivité à se financer, notamment auprès des banques ou d’instituts tels que l’Agence française de développement. Une inquiétude qui a d’autant plus de sens qu’elle est appuyée par le rapport de la Chambre territoriale des comptes sur l’examen de l’exploitation d’Aircalin. Le rapport souligne le manque de contrôle de la collectivité sur la société qui en est pourtant l’actionnaire à 99,4 %. Selon les magistrats, cautionner l’emprunt représente un risque significatif pour le territoire, sans compter que le business plan à la base de l’achat des appareils est plutôt ambitieux. Il se pourrait donc que les résultats ne soient pas aux rendez-vous et qu’une fois la trésorerie de la compagnie asséchée, la collectivité soit sommée de mettre la main au portefeuille. À défaut, comme le propose le directeur général d’Aircalin, les créanciers pourraient se rembourser avec la revente des avions. Une option qui pourrait bien marquer le point final de l’histoire de la compagnie calédonienne. Pour éviter d’en arriver là, la Chambre recommande de mettre en place un suivi de la société afin de maîtriser les risques financiers.