La carte Unesco pour 2018

Avec 119 000 touristes probables cette année, le secteur a bien progressé grâce aux moyens déployés à l’étranger pour promouvoir la destination. L’année prochaine, NCTPS, Nouvelle-Calédonie tourisme Point Sud, veut valoriser la marque Unesco profitant des 10 ans de l’inscription des lagons au patrimoine mondial. En ligne de mire notamment, le nouveau marché chinois.

Bilan plutôt satisfaisant pour NCTPS, Nouvelle-Calédonie tourisme point Sud, l’organisme en charge de la promotion du territoire à l’international. 83 680 touristes ont foulé notre territoire de janvier à septembre, soit une augmentation de 3,7 % par rapport à 2016. Et l’on devrait atteindre l’objectif de 119 000 visiteurs en fin d’année. Tous les principaux marchés sont en progression de la Métropole, jusqu’au Japon en passant par la Nouvelle- Zélande et l’Australie.

Et le secteur est en pleine mutation puisque désormais 56 % des personnes viennent pour les loisirs, tandis que le tourisme affinitaire et le tourisme d’affaires reculent. Surtout cette croissance du loisir est issue principalement de nos pays voisins. La Nouvelle-Calédonie commencerait-elle à tirer son épingle du jeu ?

Le digital paye

À défaut de pouvoir déjà triompher, le territoire peut se satisfaire d’avoir un peu gagné en notoriété, de s’être créé une image.
545 millions de francs CFP ont été injectés l’année dernière en promotion touristique : 160 millions dans les campagnes de communication auprès du grand public en Europe, en Australie, en Nouvelle-Zélande et au Japon ; près de 103 millions de francs ont servi aux différentes campagnes promotionnelles pour stimuler les ventes ; plus de 83 millions ont été consacrés à « inonder » tous les canaux du web dans différentes langues pour promouvoir la destination.

NCTPS a également insisté sur la sensibilisation et la fidélisation des tour-opérateurs, agents de voyages et PCO (Professional Congress Organizers) étrangers pour encourager le référencement et la vente de la Nouvelle- Calédonie ; sur les relations publiques avec les médias, les blogueurs et autres YouTubeurs, ainsi que sur sa présence aux salons internationaux. Le matériel promotionnel (cartes, dépliants, vidéos, etc), enfin, a évolué.

Pour Jean-Marc Mosselin, directeur général de NCTPS, en fonction depuis six mois, c’est l’investissement du web qui a fait toute la différence. « Ce qui a surtout fonctionné, c’est que nous avons su prendre le virage du digital. 30 % de notre budget est alloué aux campagnes de notoriété et 20 % aux campagnes tactiques de par le monde et plus de 40 % de nos actions sont effectuées à travers le web. » Le digital ayant, en plus, l’avantage d’apporter un véritable retour, rapide, sur le fonctionnement ou non des actions.

Le patrimoine mondial en « fil rouge »

En 2018, la Nouvelle-Calédonie fêtera les 10 ans de l’inscription de ses lagons au patrimoine mondial de l’Unesco. Et NCTPS veut faire de cette commémoration le thème de sa promotion internationale. Il s’agira de valoriser les activités, les séjours en pleine nature, la biodiversité. « C’est un véritable atout pour le territoire qui n’a pas été beaucoup mis en avant, donc cet anniversaire constitue une belle occasion de revenir sur le sujet, analyse Jean-Marc Mocellin. Vous avez des marchés qui sont extrêmement sensibles à ce label, dont les Japonais et certains touristes qui voyagent spécifiquement dans des destinations où ils peuvent aller voir des sites enregistrés. » De fait, l’utilisation de ce label comme moteur de promotion d’une destination a été éprouvée de par le monde. À la Nouvelle-Calédonie maintenant de susciter l’envie et les prestations dignes de ce prestigieux label.

2018 marquera également l’arrivée d’un nouveau marché, celui de la Chine. L’objectif établi lors des Ateliers du tourisme est d’attirer 9 000 touristes chinois en 2025. L’idée étant de se positionner sur un « tarif intermédiaire haut de gamme », à mi-chemin entre Tahiti et Fidji. NCTPS est actuellement en train de monter une agence de représentation pour la Chine continentale, Hong Kong et Taïwan et a déjà lancé plusieurs actions localement pour préparer les différents acteurs à ces nouveaux touristes (hôteliers, commerçants…). Une base de données de personnel qualifié parlant le mandarin est d’ores et déjà disponible.

Le premier vol charter opéré par Aircalin est prévu en février et « plus de 50 % du vol »sont déjà vendus. Après, à l’instar de Tahiti qui opère maintenant quatre à cinq charters par an, la montée en puissance pourra être progressive. Il s’agira, dixit les professionnels, d’avancer plus prudemment vu l’expérience ratée de la Corée, et de « bien voir le potentiel avant d’agir ».

C.M

©NCTPS


Une cellule en cas de crise

Un comité de sécurité est en train de se monter en partenariat avec le haut- commissariat pour mieux réagir en cas de situation de crise (accidents, violences, etc.).


Un « passeport » pour le Sud

NCTPS élabore un « passeport » destination province Sud pour l’année prochaine. Il regroupera les prestataires membres des offices de tourisme et proposera des bons de réduction.


Quelques chiffres

  • 29 % de touristes métropolitains en 2017, 21 % d’Australie et 19 % du Japon.
  • + 32 % de croisiéristes entre 2013 et 2017.
  • Plus d’un million et demi de visiteurs sur le site web (progression de 356 %)
  • 2 400 000 fans Facebook
  • 2 480 000 personnes atteintes en février et mars sur la page Facebook France.
  • 8 millions de consommateurs australiens et néo-zélandais touchés par la campagne de « gastronomie » entre février et avril.
  • Pour 100 F dépensés par la Nouvelle-Calédonie, un touriste rapporte 3 040 francs au territoire.