Grégoire Bernut : « Ce ne sont pas les sondages qui feront le résultat, mais le vote ! »

Le secrétaire général des Républicains calédoniens était l’invité dimanche soir de l’émission Politique direct(e) sur Nouvelle Calédonie la 1ère. L’occasion de revenir sur l’actualité ainsi que ses convictions, plus politiques.

Sur les questions d’actualité, Grégoire Bernut s’est exprimé sur le 16e congrès de l’USTKE dont les représentants ont appelé à l’abstention au référendum du 4 novembre (cf ci-dessous). L’élu Républicains a indiqué que son parti déplorait cette décision qui va à l’encontre du souhait des Calédoniens : celui d’enfin s’exprimer sur le devenir de la Nouvelle-Calédonie. Et de rajouter : « La position de l’USTKE, faisant suite logique à celle du Parti travailliste il y a un mois, est une position électoraliste à la veille d’échéances provinciales de manière à récupérer les votes abstentionnistes. »

Grégoire Bernut a ensuite donné son point de vue sur le conflit SLN de Kouaoua. Pour lui, il n’est pas normal qu’une minorité mette en péril des centaines d’emplois. « Ce qui nous inquiète logiquement, c’est la tournure politique de ce dossier, une volonté politique de nuire à la SLN. »

Enfin, autre sujet d’actualité sur lequel a pu revenir le secrétaire général, l’intoxication alimentaire dans une école primaire de Rivière-Salée. « Je suis moi-même parent d’élève et il faut que les autorités sanitaires fassent le nécessaire pour garantir la sécurité alimentaire de nos enfants à l’école », a-t-il dit.

Le « non massif » et Wauquiez

Grégoire Bernut s’est ensuite exprimé sur des thèmes plus politiques comme la stratégie des Républicains calédoniens pour la campagne du référendum, passant des grands meetings au porte-à-porte. « Nous sommes allés dans toute la Calédonie, dans le nord, les îles, en province Sud, et nous continuons pour convaincre les indécis et dire qu’il faut aller voter. Car même si les derniers sondages sont satisfaisants et rassurants en faveur du non, la partie n’est pas pour autant gagnée d’avance. Il faut que le 4 novembre, les Calédoniens aillent voter pour a rmer que ce non soit massif. Ce ne sont pas les sondages qui feront le résultat, mais le vote ! », a-t-il précisé.

Sur la venue de Laurent Wauquiez, Grégoire Bernut a tenu à rappeler que c’était une chance d’avoir ces derniers jours un représentant d’une telle envergure en Calédonie, tout en rappelant qu’au sein des Républicains calédoniens, les personnalités avaient des affinités avec plusieurs mouvements nationaux, comme En marche, en évoquant Isabelle Lafleur et Christopher Gygès, ou comme lui et Sonia Backes avec le Mouvement national républicain.

TGC et groupe de dialogue

Sur le dossier de la TGC, l’élu a tenu à rappeler que son groupe a toujours été favorable à la suppression des taxes à l’entrée et leur remplacement par un système simple et transparent pour que le consommateur s’y retrouve. « Or force est de constater que ces taxes à l’entrée n’ont pas été remplacées par un système simple et compréhensible par le consommateur. » Et d’ajouter sur le risque inflationniste : « Aujourd’hui, c’est l’Autorité de la concurrence qui l’écrit, les prix risquent d’augmenter. »

Enfin, concernant la position de son parti sur le groupe de dialogue, Grégoire Bernut a réaffirmé qu’à l’origine les Républicains calédoniens avaient choisi d’y participer, mais qu’ils en étaient sortis parce qu’il s’était transformé en un groupe « de négociation autour de la souveraineté en partenariat ou en souveraineté partagée. En revanche, ce qui est important, c’est que nous participions au Comité des signataires, parce que c’est la véritable instance de dialogue sachant qu’évidemment, au lendemain du référendum et en fonction du résultat, il faudra, sans attendre, reprendre les travaux », a-t-il conclu.


Référendum : l’USTKE n’ira pas voter

Suite logique et comme le Parti travailliste mi-juillet, l’USTKE, émanation syndicale du parti, s’est prononcée en faveur de la non-participation au référendum du 4 novembre, une décision prise ce week-end lors du seizième congrès du syndicat à Ko We Kara. La décision a été prise par les délégués du syndicat à main levée et sur l’ensemble des représentants 130 ont voté pour la non-participation contre 16 et 12 se sont abstenus. Le résultat de ce vote est « logique et cohérent », a indiqué le président du syndicat, André Forest, reconduit par la même occasion dimanche dans ses fonctions. Rappelons que l’USTKE rassemble aujourd’hui plus de 5 000 voix dans les entreprises et les administrations, soit la deuxième force syndicale du pays après l’Usoenc et juste devant la CFE-CGC. Autant dire que cet appel à la non-participation risque bien de peser en la défaveur du camp indépendantiste, le 4 novembre, si les adhérents suivent leurs représentants.

C.S