Enquête de l’UFC, lutter contre le panier percé

L’association UFC-Que choisir vient de publier une nouvelle enquête comparative du prix du panier calédonien. L’association de défense des consommateurs dresse le classement des enseignes les moins chères pour 89 produits rigoureusement identiques.

L’inflation était à la baisse en septembre. Une des seules bonnes nouvelles que l’UFC-Que choisir n’a pu s’empêcher de nous gâcher. Selon ses relevés effectués dans les différentes enseignes de Nouméa, les prix ont augmenté de 0,2 % (entre mars et septembre) et pas diminué de 0,6 %, comme l’indiquent les chiffres officiels de l’Institut de la statistique et des études économiques. Il faut toutefois préciser que les méthodes utilisées par l’Isee et l’association n’ont rien à voir, les biens composants les paniers n’étant pas les mêmes, ni les pondérations.

Mais l’objectif de l’UFC n’est pas tellement de mesurer l’évolution du pouvoir d’achat que de donner un aperçu des différences pouvant exister entre les enseignes. Et à ce jeu, on est parfois surpris, les résultats ne correspondant pas nécessairement aux préjugés des consommateurs. Sur les sept enseignes enquêtées, c’est le Super U Mageco qui arrive en tête des enseignes les moins chères pour les 89 produits du panier de l’UFC comprenant des produits d’alimentation, d’entretien, de beauté, d’hygiène et pour animaux. Ce panier de référence revient à 47 295 francs.

Géant Casino arrive en deuxième position avec un panier seulement 1 % plus cher. Dans l’ordre d’arrivée, on retrouve ensuite Casino Belle-Vie, Carrefour Kenu-In, Super U Kamere, Simply Market et, en queue de peloton, Champion N’Gea. Si les quatre premières enseignes ont des prix relativement proches, compris dans une fourchette inférieure à 2 %, l’écart est plus significatif avec les autres. Super U Kamere affiche un écart de 3,3 % avec les prix du Super U Mageco, l’écart avec le panier le moins cher est de 4,9 % pour le Simply Market et de 7,8 % pour Champion N’Gea.

Privilégier les magasins de proximité pour les moins chers

Compte tenu des coûts de déplacements, estimé en moyenne à 60 francs du kilomètre, et le faible écart entre les quatre premières enseignes, l’association de défense des consommateurs recommande de privilégier le magasin le plus proche de chez soi. Pour les trois dernières, il est en revanche conseillé de les éviter de façon à faire jouer la concurrence.

L’UFC propose également un comparatif avec un panier idéal, composé des produits avec les prix les plus intéressants relevés dans les sept enseignes. Pour le magasin le mieux classé, l’écart est de 13 %, il atteint 22 % pour le dernier. Ces pourcentages importants « montrent que les distributeurs ont une marge de progrès importante pour proposer des prix plus bas », souligne l’association. Toujours dans le détail des produits les moins chers, l’enquête pointe le fait que sur les 89 produits, 28 étaient en promotion. Seul hic, seulement 23 sur les 28 étaient au plus bas prix. Un constat qui montre que la promotion ne garantit pas nécessairement l’achat au meilleur prix.


Des pratiques douteuses

En dehors du manque de concurrence souligné par le comparatif du prix du panier, l’UFC vient de publier un communiqué sur la condamnation de la SAS Johnston par le tribunal pénal pour tout un ensemble de pratiques illégales. La société, qui exploite le Casino Johnston, a été condamnée pour publicité mensongère, défaut d’information sur les conditions de vente et les caractéristiques des produits, vente à prix et marges commerciales illicites. Des faits constatés en avril 2015 que le gérant à toujours nié. La société a annoncé qu’elle ferait appel de la décision de justice. Pour l’association, cette condamnation illustre une situation qui peine à évoluer, en dépit des signalements auprès de la Direction des affaires économiques qui dispose de moyens, tant de contrôle que de coercition, insuffisants pour inciter à un changement de pratique. L’UFC rappelle également que les professionnels peuvent échapper à une condamnation grâce à une procédure transactionnelle avec l’administration.