Daniel Goa : « Une occasion de s’inscrire dans une autre relation avec la France ».

DNC : Quel est votre état d’esprit à la veille du référendum ?

Daniel Goa : C’est pour moi, une date, un moment très important étant donné l’histoire de nos anciens. On arrive enfin au terme de ce combat du peuple kanak mené depuis 165 ans. Au moins je l’espère.

Je pense notamment à l’exposition d’Outre mer où nos grands-parents, nos chefs, nos grands chefs ont été obligés de se battre pour un bout de pain parce qu’ils étaient dans une sorte de zoo. De l’humiliation on arrive aujourd’hui à une occasion de pouvoir clôturer cette période pour pouvoir s’inscrire dans une relation avec la France qui est autre que celle qui est douloureuse pour nous.

C’est positif et je suis dans un état d’esprit très serein parce quel que soit le résultat qui sortira des urnes on a pour objectif de construire notre pays avec les Calédoniens. C’est le message qu’on a fait passer durant cette campagne.

Quels derniers messages avant l’échéance de ce dimanche voulez-vous faire passer aux Calédoniens si le « oui » l’emporte ?

Si le oui l’emporte ce sera évidemment un moment important. Mais le véritable pari ce sera demain, avec tout ce qu’il y aura à construire. Donc on aura besoin de tous les Calédoniens, qu’ils aient voté oui ou non, parce que la responsabilité de construire nous appartient à tous. Nous construisons un pays pour nos générations futures.

 …. Si le « non » l’emporte ?

Si le non l’emporte, nous continuerons l’Accord de Nouméa jusqu’à son terme, nous continuerons notre campagne électorale. Nous tirerons un bilan le 5 et puis nous améliorerons notre stratégie et nos outils pour monter en puissance. L’ambition est que le projet de société que nous défendons amène des réponses aux questions que chaque Calédonien se pose au quotidien. Nous aurons deux ans pour affiner, compléter, donner les arguments nécessaires, techniques, politiques et économiques etc. de façon à ce que les gens puissent finalement tout naturellement adhérer à notre projet de construire un pays nouveau qui appartient à tous les Calédoniens.

Nous convaincrons tous les Calédoniens qu’ils sont ici dans leur pays, que leur destin est lié au nôtre, à notre histoire. Il nous appartient de le construire dans la paix par une concorde entre les différents groupes communautaires et politiques. L’important est que le modèle de société que l’on construise soit le nôtre et non pas issu de modèles que l’on importe d’ailleurs et dans lesquels nos enfants ne se retrouvent pas.

C.M.