Badminton : La ligue a besoin de soutien

Voilà une ligue qui ne manque pas de dynamisme. Si elle accueille toujours autant de jeunes, la Ligue de badminton doit limiter son nombre de licenciés en raison d’un manque de structure. Fort heureusement, les résultats sont là, mais ses cadres demandent que les autorités leur viennent en aide. Pour en savoir un peu plus, nous avons posé quelques questions à son secrétaire, Carl N’guela.

DNC : Parlez-nous de la Ligue de badminton. Combien avez-vous de clubs, de licenciés ?

Carl N’guela : Le badminton a été importé en Nouvelle-Calédonie dans les années 60 par la communauté indonésienne. La ligue a été créée en 1985 sous l’impulsion de Roger Perino qui était le premier président. Dans un pays où le sport d’extérieur est roi, ce n’était pas simple de créer cette ligue sachant que cela entraînerait des règles obligatoires, comme avoir une licence ou fournir un certificat médical. Mais devant l’engouement, la ligue est passée de trois à onze clubs, avec 537 licenciés pour la saison 2018-2019.

Quel est le niveau de ses athlètes ?

Notre niveau est surtout régional. La Nouvelle- Calédonie a bien été représentée sur le plan sportif en Océanie avec une victoire de Michel Kong A Siou à l’Open international de Fidji en 1991 et 1993, une victoire de Johanna Kou à l’Open international de Nouméa en 1992 et également une victoire de Thommy Sargito à l’Open international de Nouméa en 1994. Plus tard, on retiendra celles de l’équipe jeunes aux Oceania Junior en 2000 et de Valérie Sarengat à l’Open international de Nouméa en 2002 et, pour nir, les belles prestations de l’équipe calédonienne aux Jeux du Paci que par équipe et dans cinq tableaux sur six en individuel en 2003, 2007 et 2011.

Que faites-vous pour dynamiser la ligue et améliorer le niveau des joueurs ?

Grâce aux Oceania, auxquels nous sommes a liés en tant que membres à part entière, certains joueurs sélectionnés ont des opportunités de faire des camps d’entraînement toute l’année. Ce sont généralement des jeunes, le but étant de les propulser au meilleur niveau régional. Quelques joueurs partent chaque année affronter les meilleurs d’Océanie dans des tournois internationaux ou les championnats. Cela nous permet d’élever le niveau. Nous avons aussi, deux fois par an, un CTN (conseiller technique national) de la Fédération française de badminton qui séjourne sur le territoire a n de faire avancer les dossiers sur les problèmes que nous rencontrons. Il est là aussi pour former des entraîneurs bénévoles et des animateurs de badminton.

Justement, quels sont les problèmes en ce moment ?

Le problème que nous rencontrons actuellement est le manque d’une vraie salle de badminton. Nous avons de grandes échéances l’année prochaine, en février, avec les Oceania jeunes et adultes, à Melbourne, et les Jeux du Paci que aux Samoa en juillet. Ce manque de salle et de créneaux horaires dans les salles polyvalentes nous fait vraiment sou rir, car nous avons deux pôles d’entraînement (jeunes et adultes) et n’arrivons pas à augmenter les créneaux a n de rivaliser avec les autres îles du Pacifique.

Avez-vous des solutions ?

Malheureusement, tant que nous n’aurons pas une salle dédiée au badminton, nous ne serons pas en mesure de progresser. Cela dépend de nos institutions qui connaissent notre situation. Alors, nous avons bon espoir de trouver une solution au plus vite.

Vous avez rencontré des problèmes d’incivilité dernièrement lors d’une compétition à Magenta où des joueurs ont été pris à partie par des personnes agitées du quartier. Comment faire pour que cela ne se reproduise plus ?

Malheureusement, nous n’avons pas d’autre lieu pour organiser nos tournois sur Nouméa et le seul moyen, actuellement, est de faire appel à des vigiles a n de sécuriser le site. C’est pour cette raison que nos tournois ont baissé en nombre de participants. Nous étions jusqu’à 100 joueurs inscrits aux tournois avant ce fait et nous en comptabilisons une cinquantaine aujourd’hui. La solution est, je le répète, une salle dédiée à notre sport qui ne demande qu’à évoluer.

Pour terminer, à quel âge peut-on débuter au badminton et quelles dispositions faut-il avoir ?

Nous prenons des enfants à partir de 8 ans. L’apprentissage n’est pas très compliqué, mais un bon joueur doit vraiment s’investir tant sur le physique que sur la technique pour progresser, car c’est quand même le deuxième sport le plus dur au monde.

C.S