Amandine Chabrier, 19 ans, a été élue samedi soir Miss Nouvelle-Calédonie 2018. Cette superbe métisse originaire du Mont-Dore a un physique de rêve, mais surtout une tête bien remplie. Avant de représenter dignement le Caillou à Miss France en décembre, elle nous a accordé un entretien.
Parlez nous un peu de vous, de votre histoire …
J’ai eu 19 ans en juillet. J’habite à Saint-Michel. Mes parents se sont rencontrés sur le territoire, j’ai des origines métropolitaines par mon père, qui est ici depuis trente ans, et indonésiennes par ma mère. Ma mère avait déjà deux enfants, j’ai donc un demi-frère et une demi-sœur. J’ai vécu toute mon enfance à Saint-Michel entourée de ma famille maternelle. J’ai fait mon collège à Boulari, puis à Mariotti et après, je suis repartie sur le lycée du Grand Nouméa où j’ai passé mon baccalauréat littéraire. J’étais bonne élève, pas du genre à être rebelle. J’ai pas mal travaillé aussi, des jobs d’été, animatrice dans les magasins, éducatrice sportive en club pendant les vacances, vendeuse… Je travaille encore dans une boutique.
Quelle jeune fille êtes-vous ?
Je suis plutôt naturelle, je ne cherche pas être quelqu’un d’autre. Je suis altruiste. J’aime beaucoup m’occuper de ceux qui m’entourent. Je suis très sociable. Je n’ai pas beaucoup d’amis mais de très bons ! tous les métiers que j’ai exercés étaient en rapport avec l’humain. j’étais plutôt introvertie et n’ai pas toujours eu confiance en moi, mais j’avance à ce niveau-la.
Quels sont vos loisirs ?
Je suis très sportive. Je fais très attention à mon corps. J’aime le sport en salle, courir, lire également, ainsi que la cuisine. J’aime passer du temps en famille. Je suis assez coquette…
Qu’est-ce qui vous a poussée à vous présenter au concours ?
Au départ, je n’étais pas du tout attirée. Je souhaitais privilégier mes études supérieures en Australie, un Bachelor of Education pour pouvoir enseigner le français dans les pays anglophones. Et finalement, beaucoup de personnes m’ont dit que j’avais la taille pour, que j’étais métisse et pouvais bien représenter le pays. Je me suis dit qu’un an, finalement, ce n’était rien, que cela ne pouvait que m’aider, m’ouvrir des portes et je me suis lancée. Après, on se présente toujours pour gagner et c’est ce qui est arrivé.
Est-ce que vous pensez que votre caractère, plutôt affirmé, a joué en votre faveur ?
Oui, je pense que désormais les Miss, ce n’est plus qu’une question de beauté. Forcément, ça joue, mais on nous pose des questions sur notre façon de penser, on regarde comment on s’exprime, si l’on est au courant de l’actualité. C’est global d’ailleurs, les concours de beauté prennent une autre tournure et c’est une très bonne chose. C’est une image que je voulais défendre en me lançant. Pas celle de la potiche !
Quelles causes allez-vous défendre ?
Personnellement, ce qui me tient à cœur, c’est le cancer du sein. J’ai des proches qui ont affronté cette maladie et qui s’en sont sorties miraculeusement. Je les ai vues se battre, face aux récidives et ça m’a bouleversée. Et puis nous avons été marraines, avec les candidates, de l’association Les petites étoiles du lagon, qui concerne le deuil périnatal. Les histoires de ces jeunes dames m’ont beaucoup touchée et j’espère qu’on va pouvoir continuer à faire partie de l’association. Je me sens aussi touchée par les maltraitances faites aux femmes ou aux enfants.
Qu’espérez-vous retirer de cette année de«règne»?
L’expérience est déjà très enrichissante. C’est une aventure humaine. On apprend beaucoup sur nous-mêmes, à repousser nos limites, à être plus sociables, pour celles qui sont plus timides. J’espère beaucoup grandir, gagner en maturité, apprendre, prendre en assurance, me forger un bon mental. Et voir ce qu’il se passe ailleurs. On est un petit pays et selon moi, l’ouverture d’esprit est indispensable. Je suis confiante dans cette aventure parce que je suis soutenue à 100 % par mon entourage, c’est primordial.
Propos recueillis par C.M
©DR