L’IVG inscrit dans la Constitution

La France est le premier pays dans le monde à inscrire l’IVG dans sa Constitution, initiative saluée par l’Organisation mondiale de la santé. (© Emmanuel Dunand / Pool / AFP)

Réunis lundi 4 mars en Congrès à Versailles, les députés et sénateurs ont voté à une large majorité en faveur de l’inscription de la « liberté garantie » pour les femmes de recourir à l’interruption volontaire de grossesse dans l’article 34 de la Constitution.

780 parlementaires ont voté pour, 72 contre. Il fallait obtenir la majorité des
trois cinquièmes des suffrages exprimés, soit 512 voix. Les deux députés et les deux sénateurs calédoniens ont voté pour. Le vote s’est soldé par une ovation à Versailles et aussi place du Trocadéro à Paris, où étaient réunis militants et anonymes, rapportent les médias nationaux.

« Fierté française, message universel », a réagi le président de la République. « C’est une étape qui restera dans l’Histoire, une étape qui doit tout aux précédentes », a déclaré en ouverture de séance le Premier ministre Gabriel Attal, venu avec Jean Veil, fils de Simone Veil, ancienne ministre à l’origine de la loi de 1975 dépénalisant l’avortement. Il a également rendu hommage à l’avocate et militante féministe Gisèle Halimi. « La liberté d’avorter reste en danger », a souligné le chef du gouvernement, ce texte est « un rempart aux faiseurs de malheur ». Le Congrès était pour la première fois présidé par une femme, Yaël Braun-Pivet. « La France est à l’avant-garde, à sa place », a-t-elle salué.

Une manifestation contre cette inscription a réuni plusieurs centaines de manifestants à Versailles. Le Vatican a dénoncé un « droit à supprimer une vie humaine ». La cérémonie publique de scellement de la Constitution est prévue vendredi 8 mars au ministère de la Justice, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. En France, 232 000 avortements ont été enregistrés en 2022.